Vanves : deux policiers mis en examen pour violences envers une collègue

Les deux policiers sont suspendus depuis le mois de juin. Photo d'illustration. Crédits : sebasti10

Mis en examen en octobre, deux policiers de Vanves sont accusés de "faux par dépositaire de l’autorité publique et usage de faux, violence en réunion, harcèlement et injures à caractère raciste" pour des actes commis sur une de leur collègue.

Deux policiers ont été mis en examen en octobre 2020 après avoir frappé et harcelée une collègue au commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine), rapporte Le Monde ce jeudi 11 mars. Les faits se seraient produits en mai 2020, et les policiers sont suspendus depuis la révélation de l'affaire à leur hiérarchie au mois de juin.

La policière en arrêt plusieurs semaines

L'affaire remonte au 16 mai 2020. Comme un bizutage, les deux policiers menottent leur collègue et la jettent dans une cellule de garde à vue. Le choc est fort que la jeune femme se fracture le poignet. Les policiers la convainquent alors de mettre en cause un homme qu'ils viennent d'interpeller et qui avait opposé résistance aux forces de l'ordre.

Dans le procès-verbal de l'interpellation, elle détaille comment il l'aurait agressée et se voit délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de plusieurs semaines. Le parquet de Nanterre poursuit l'homme pour "rébellion et violences à agent", un chef d'accusation qui lui fait encourir jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Une audience est fixée en octobre.

Violence et injures racistes

Mais quelques jours plus tard, lors d'un appel de son supérieur alors qu'elle est en arrêt, la policière avoue tout. En plus de l'incident, elle rapporte des faits de harcèlement dont elle aurait été victime depuis plusieurs mois de la part de ses deux collègues. Le commissaire prévient immédiatement le directeur de la sécurité publique des Hauts-de-Seine, qui en relate à la procureure de la République de Nanterre. Catherine Denis saisit alors l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"L’enquête a établi que deux gardiens de la paix faisaient un peu la loi et exerçaient une forme de pression sur leurs collègues avec des plaisanteries incessantes. Ils leur imposaient, par exemple, de fonctionner à leur manière lors des contrôles, c’est-à-dire de façon pas très professionnelle, en bousculant les personnes contrôlées", rapporte une source judiciaire au Monde. Suspendus depuis le 11 juin, les deux policiers ont été mis en examen pour "faux par dépositaire de l’autorité publique et usage de faux, violence en réunion, harcèlement, injures à caractère raciste", a indiqué le parquet de Nanterre. Lors de son audience, au mois d'octobre, le prévenu faussement mis en cause, a été relaxé.

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