Pourquoi le Pas-de-Calais pourrait être reconfiné les week-ends

Le département du Pas-de-Calais devrait être confiné pour les trois prochains week-ends. Photo : @nicolasbl. Unsplash

Le Premier ministre Jean Castex devrait l'annoncer ce jeudi à 18h : le département du Pas-de-Calais sera confiné les week-ends pour trois semaines pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 et sera le seul département dans cette situation. Mais pourquoi, confiner le Pas-de-Calais et pas les autres départements également sous surveillance renforcée ?

Un taux d'incidence élevé...comme dans d'autres départements

C'est ce taux que le gouvernement scrute pour évaluer l'évolution de la crise sanitaire dans les départements français. Il représente le nombre de personnes contaminées au Covid-19 sur les 7 derniers jours pour 100.000 habitants. Dans le département du Pas-de-Calais, le taux d'incidence est, au mercredi 3 mars, de 406, presque le double du taux d'incidence national qui est de 221. Ce qui fait du département du Nord de la France le second département le plus touché par le covid-19 derrière les Alpes Maritimes (Nice).

Pourtant, s'il est élevé, ce seul taux d'incidence semble ne pas déclencher un reconfinement automatique. Alors qu'à Paris, comme dans d'autres départements d'Île-de-France, le taux d'incidence est semblable à celui du Pas-de-Calais (406 en Seine Saint-Denis et 354 dans le Val d'Oise), ces départements vont échapper au confinement d'après des sources gouvernementales. Alors pourquoi ne reconfiner que le seul Pas-de-Calais ?

La saturation des hôpitaux du Dunkerquois, principale raison du reconfinement du Pas-de-Calais

L'explication principale serait celle d'une saturation des hôpitaux du Dunkerquois qui transparaitrait sur les hôpitaux de toute la région des Hauts-de-France, et donc, du Pas-de-Calais. La ville de Dunkerque et sa métropole sont en effet confinés les week-end depuis une semaine, en pleine bataille contre le variant anglais qui représentait, il y a deux semaines, 80% des nouvelles contaminations au covid-19. Mais cette situation ne semble plus se cantonner aux simples frontières du Dunkerquois puisque cette semaine a eu lieu le premier transfert de patients vers un hôpital du Havre (Seine Maritime) pour éviter la saturation des hôpitaux de la ville.

Une situation qui risque d'empirer et de s'étendre à d'autres départements comme l'explique Patrick Goldstein, chef du pôle Urgences et du Samu au CHRU de Lille dans un article de France Info : "Plus de 90 patients ont été transférés de l'hôpital de Dunkerque depuis le début du mois de février. C'est énorme. Il y a une tension transférée de Dunkerque vers les autres établissements de la métropole du Nord et du Pas-de-Calais".

Le Pas-de-Calais a aussi un rythme de vaccination lent. "Nous avons plus de deux mois de retard, explique Natacha Bouchart, maire LR de Calais à France 3. Près de 900 personnes sont inscrites sur les listes d'attente pour obtenir une première dose de vaccins.

Mais malgré cette explication, cette mesure ciblée suscite l'incompréhension de certains acteurs des Hauts-de-France. Patrick Goldstein avoue avoir "un peu de mal" à comprendre que l'Île-de-France échappe au confinement, étant donné leur taux d'incidence élevé. De son côté, le maire LR du Touquet, Daniel Fasquelle questionne, sur Twitter, l'égalité de cette mesure.

Natacha Bouchart, maire LR de Calais, se dit, elle, favorable à cette mesure sur LCI. "Nous n’avons pas le choix, il faut être pragmatique", estime l’édile.

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Léa Gorius

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