Procès du journaliste Taha Bouhafs : 700 euros d'amende requis pour outrage
Ce mercredi 10 mars, le journaliste Taha Bouhafs a comparu pour "rébellion" et "outrage" envers un policier lors d'une manifestation de juin 2019. Lui même a porté plainte pour violences. La procureure requiert une amende, son avocat demande une condamnation de l'État.
Le journaliste Taha Bouhafs comparaît ce mercredi 10 mars pour "outrage" et "rébellion" contre les forces de l'ordre lors d'une manifestation le 11 juin 2019. Il a porté plainte réciproquement pour "violences".
L'altercation avec le policier avait éclaté lors d'une manifestation d'employés sans-papiers devant le siège de Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne). Taha Bouhafs couvrait l'action pour le site internet Là-bas si j'y suis. Sur Twitter, le journaliste a dévoilé une vidéo de son interpellation.
"Vous jouez les racailles"
"Vous ne me poussez pas, vous ne me touchez pas", répète le journaliste. Il demande également à un policier : "Où se trouve votre matricule ?" et rappelle sa profession. "Vous vous prenez pour un cowboy? On va voir si vous êtes un cowboy. Vous vous croyez au dessus de la loi ?", poursuit Taha Bouhafs, avant de prononcer cette phrase : "Vous jouez les racailles, c'est ça ? Parce que c'est ce que vous êtes pour l'instant." C'est ce qui lui vaut d'être convoqué devant le tribunal ce mercredi 10 mars.
Taha Bouhafs a lui même porté plainte contre les forces de l'ordre pour "violences", au cours de l'interpellation. 10 jours d'interruption totale de travail (ITT) lui avaient été prescrits.
Amende requise pour outrage, résultat le 11 mai
L'audience a déjà été renvoyée plusieurs fois. D'abord pour attendre les conclusions de l'IGPN, saisie par le journaliste, et la dernière fois en janvier 2021 car son avocat Me Arié Alimi a déposée une question prioritaire de constitutionnalité. Il dénonce une rupture d'égalité dans le traitement des policiers et de son client par la justice.
La procureure a requis 700 euros d'amende pour outrage, ne trouvant "pas crédible" que Taha Bouhafs ignore la fonction de policier de Maxime Demaire, mais une relaxe pour les faits de rébellion. Me Arié Alimi demande la relaxe complète de son client, et une indemnisation de 3 000 euros de la part de l'Etat, selon lui responsable de cette situation. Le tribunal se prononcera le 11 mai.