Objectif Lune pour la Russie et la Chine

Jon Sullivan via Pixinio

Russes et Chinois ont annoncé, mardi 9 mars, un accord de coopération pour la construction d'une station "à la surface ou en orbite" de la Lune, où se concentrent de nouvelles ambitions spatiales de nombreux États, avec Mars en ligne de mire.

La Russie et la Chine ont signé un accord pour la construction conjointe d'une "Station scientifique lunaire internationale". Ce projet, annoncé mardi 9 mars, doit être mené par l'agence russe Roskosmos et l'Administration spatiale chinoise (CNSA). Basé sur le principe des "bénéfices partagés", il sera néanmoins ouvert à "tous les pays intéressés et partenaires internationaux". Aucun calendrier ou sommes à investir n'ont pour l'instant été dévoilés.

Une "collaboration étroite" 

Selon Moscou, la Russie et la Chine établiront une "feuille de route" et mèneront une "collaboration étroite" afin de mener à bien cette réalisation. "La Station scientifique lunaire internationale consiste en un ensemble d'outils de recherche expérimentaux créés à la surface ou en orbite de la Lune et conçus pour mener des travaux pluridisciplinaires", précise le communiqué russe. Ce projet doit aussi servir à évaluer des technologies permettant des opérations "sans pilote", dans la perspective d'une présence humaine sur la Lune et de "promouvoir l'exploration pacifique et l'utilisation de l'espace par toute l'humanité".

Dans un tweet, le chef de Roskosmos, Dmitri Rogozine, a invité Zhang Kejian, son homologue chinois, à se rendre au lancement prévu en octobre prochain de l'atterrisseur lunaire russe Luna 25.

La Russie à nouveau dans la course spatiale ? 

L'annonce intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne, en comparaison avec les multiples projets d'autres Etats et d'entreprises privées. En 2020, Moscou avait perdu son monopole concernant les vols habités vers la Station spatiale internationale (ISS) après la première mission de ce genre réussie par la société américaine Space X. Cette entreprise prévoit quant à elle un vol vers la Lune dès 2023.

Malgré une grande expérience et un matériel fiable datant de la période soviétique, le secteur spatial russe souffre de difficultés à innover, ainsi que de problèmes de financements et de corruption. 

Une concurrence internationale

De nombreux programmes avec pour objectif la Lune sont en cours de développement à travers le monde et considérés comme des bancs d'essai vers Mars, à l'instar de l'américain Artemis. Ce nouveau projet lunaire entre la Chine et la Russie, s'il se concrétise, pourrait relancer Moscou dans la course avec l'aide d'un partenaire qui ne cache pas ses grandes ambitions spatiales, à l'heure où les Etats-Unis prévoient de construire Lunar Gateway (LOP-G), la future mini-station qui sera assemblée en orbite lunaire.

Le 10 février, la Chine, puissance spatiale en devenir, a placé sa sonde "Tianwen-1" en orbite autour de Mars, une première pour le pays, sept mois après son lancement. Alors que sous Donald Trump, Washington avait fixé le retour d'Américains sur la Lune pour 2024 dans le cadre du programme Artemis, le nouveau président Joe Biden n'a pour le moment pas encore donné de vision précise de sa politique spatiale.

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