Pro-nucléaire et anti-éoliennes : Marine Le Pen présente sa vision de l'écologie
Marine Le Pen a présenté ce mardi 9 mars quinze contre-propositions sur l’écologie, alors que débute l'examen du projet de loi "climat et résilience" du gouvernement à l'Assemblée nationale. À 14 mois de la présidentielle, la dirigeante du Rassemblement national est décidée à s'investir dans l'écologie, une thématique longtemps délaissée par son parti.
"Ouvrir un débat et présenter une autre vision de l'écologie". La présidente du Rassemblement national a présenté ce mardi 9 mars son contre-référendum de 15 questions sur l'écologie. Cette présentation coïncide avec le début de l'examen du projet de loi "climat et résilience" et l'arrivée à l'Assemblée du projet de loi constitutionnel visant à inscrire, par référendum, la préservation de l'environnement dans la Constitution. Marine Le Pen a d'ailleurs qualifié de "manœuvre politicienne" ce référendum. Une manière pour la présidente du RN de contre-attaquer sur le front écologique à un peu plus d'un an de la présidentielle.
Nucléaire, éoliennes, grandes surfaces
Dans ce projet écologique, la candidate à l'Élysée défend un principe de "sécurité environnementale, sanitaire et culturelle". Les quinze questions proposées pour un éventuel référendum, auxquelles le RN répond favorablement, sont réparties selon trois arguments politiques que le parti souhaite mettre en valeur : responsabiliser et protéger les Français, préserver nos territoires et protéger la biodiversité, ainsi qu'encourager l’économie circulaire et le "localisme".
Dans cette contre-proposition de référendum, Marine Le Pen se positionne en faveur de l'investissement dans le nucléaire et la création d'une taxation sur les produits importés mais s'oppose à la construction de nouvelles éoliennes et à l'installation de grandes surfaces commerciales. L'isolation thermique des bâtiments, à laquelle la présidente du RN s'est pourtant montrée favorable par le passé, n'est en revanche pas abordée dans le projet écologique.
Voici quelques exemples de questions :
- Souhaitez-vous que la France continue d'investir dans le nucléaire, énergie décarbonée ?
- Souhaitez-vous que l'entretien de « zone de stockage naturel du carbone » ( haies, zone humide, etc.) fasse l'objet d'une rémunération pour les agriculteurs ?
- Souhaitez-vous interdire les importations de produits (agricoles ou manufacturés) dont la fabrication ou la production serait interdite en France ?
Un changement de ligne pour le parti
Longtemps délaissée par le parti d'extrême droite, l'écologie semble donc être un nouveau cheval de bataille de Marine Le Pen, qui sait l'importance que cette thématique devrait avoir dans la campagne présidentielle. La dirigeante d'extrême droite reconnaît la part de l'homme dans le changement climatique et n'est "pas climato-sceptique", contrairement à son père et ancien président du parti Jean-Marie Le Pen, qui contestait l'origine humaine du réchauffement climatique et pour qui l'écologie était une "religion des (...) bobos".
La présidente du RN prône le "localisme" et les "circuits courts", par opposition au "globalisme", sous l'inspiration de l'eurodéputé Hervé Juvin, tête pensante de ces questions depuis plusieurs décennies au sein de l'extrême droite française. Avec l'écologie, "on touche à l'essentiel, le bonheur d'être Français, bien sur son territoire, bien dans son environnement, bien parmi les siens", a complété mardi Marine Le Pen. Les dimensions économiques et migratoires ont également été mentionnées par la cheffe du RN, qui a notamment réclamé un moratoire sur l'immigration et un "rééquilibrage" économique des territoires en faveur des campagnes.
A lire aussi : Le projet de loi climat devant une commission spéciale de l'Assemblée