Lille : quelques intermittents occupent le Théâtre du Nord
Une dizaine d'acteurs du monde culturel se sont réunis dans le sous-sol du Théâtre du Nord, dans le centre-ville de Lille. Ils demandent plus de moyens pour sauver la profession touchée de plein fouet par la crise sanitaire.
"Il faut toucher le gens, il faut les faire pleurer !" Dans le centre-ville lillois, une petite dizaine d'intermittents du spectacle occupe encore ce vendredi le Théâtre du Nord. Ils dénoncent un manque d'aides de la part du gouvernement alors que leur profession est touchée de plein fouet par la crise.
Un mouvement qui s'étend partout en France
Le théâtre nordiste est squatté depuis la nuit dernière. Ces acteurs du monde culturel ont suivi le mouvement en cours partout en France dans plusieurs autres lieux culturels. Le coup d'envoi a été donné au Théâtre de l'Odéon à Paris. Depuis, le Théâtre national à Strasbourg, le Théâtre Graslin à Nantes, le Théâtre de la Cité à Toulouse... sont tous occupés.
Stéphane Vonthron, 45 ans, est clown hospitalier en région lilloise. Il dénonce un "deux poids, deux mesures" avec les commerces ou les lieux de culte. "Pourquoi peut-on regarder Jésus en laissant un siège sur deux à l'église et pas Tartuffe au théâtre ?", s'interroge-t-il. Ce syndiqué CGT a passé la nuit à l'étage du Théâtre du Nord, allongé sur son sac de couchage.
Des assemblées participatives
Les décisions sont prises en assemblée générale à main levée. Stéphane Vonthron affirme toutefois que le mouvement continuera jusqu'à "la prolongation de l'année blanche pour les intermittents, la réouverture des lieux culturels et l'arrêt de la loi sur l'assurance-chômage".
Les occupants ont lancé un appel plus large à la mobilisation ce vendredi, devant le Théâtre du Nord pour un "rassemblement festif" à partir de 14h00.
La ministre de la Culture réagit
Suite aux premiers mouvements d'occupation des salles de spectacle, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a indiqué qu'elle souhaite "travailler à des protocoles de réouverture au cours du deuxième trimestre 2021".
Louis de Briant