Catalogne : Puigdemont dénonce une "persécution politique" de Bruxelles
Le Parlement européen a approuvé la levée de l'immunité parlementaire de l'indépendantiste catalan ce mardi 9 mars. Carles Puigdemont dénonce une nouvelle "persécution politique". Il est poursuivi en Espagne pour avoir organisé un référendum pour l'indépendance de la Catalogne en 2017.
Sur les 705 eurodéputés, 400 se sont prononcés mardi matin en faveur de la levée de l'immunité parlementaire de leurs collègues catalans Carles Puigdemont, Toni Comin et Carla Ponsati. Un résultat attendu par ces trois députés européens poursuivis en Espagne pour l'organisation d'un référendum interdit sur l'indépendance de la Catalogne en 2017. Carles Puigdement dénonce ce mardi une nouvelle "persécution politique".
Mandat d'arrêt européen
Les trois grands groupes au Parlement européen (les conservateurs du Parti populaire, les Socialistes et les libéraux de Renaissance) avaient appelé à ce vote à bulletin secret qui requiert la majorité simple. Les trois eurodéputés élus en 2019 et poursuivis par les autorités espagnoles pour tentative de sécession ne sont désormais plus protégés par l'immunité dont jouissent les parlementaires. Ils s'étaient extradés en Belgique pour échapper aux poursuites de "sédition" et "détournements de fonds publics". Clara Ponsati, installée en Ecosse, est poursuivie pour "sédition".
Sans cette protection, les justices belges et écossaises vont désormais pouvoir se prononcer sur l'exécution ou non des mandats d'arrêt européens que l'Espagne a lancé à l'encontre des trois Catalans. "Les problèmes de la Catalogne se résolvent en Espagne, ils ne se résolvent pas en Europe", a réagit la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha González Laya. S'agissant du statut de la Catalogne, le gouvernement socialiste prévoit "de trouver une solution par le dialogue".
Lourdes peines
En réponse à la conférence de presse de la ministre, Carles Puigdemont a dénoncé sur Twitter une "persécution politique". Il envisage de saisir la justice européenne. Lui et ses deux collègues risquent en effet de lourdes condamnations. Plusieurs dirigeants catalans qui avaient refusé de s'extrader en 2017 purgent aujourd'hui d'importantes peines, à l'instar de l'ex-président du gouvernement régional, Oriol Junqueras, condamné en 2019 à 13 ans de prison.
Certains anciens eurodéputés parmi lesquels José Bové ou Daniel Cohn-Bendit (EELV) avaient pris position la veille contre la levée de cette immunité dans une tribune face à la sévérité de la justice espagnole. Selon les signataires, "il ne s'agit pas de soutenir les idées (défendues par les Catalans), il s'agit de défendre l'immunité parlementaire contre le système judiciaire d'un pays qui a prouvé sa volonté de persécuter ceux qui ont organisé un référendum pour que les citoyens catalans puissent exprimer librement leur opinion".
Le Bouillon