Le pape en Irak, un message de paix dans un contexte tendu
Le pape François est arrivé à Bagdad, ce vendredi 5 mars, pour la première visite officielle du plus haut représentant de l'église catholique en Irak. Dans un discours prononcé devant les autorités locales, il a regretté la violence du jihadisme sur le territoire endeuillé cette semaine encore par des tirs de roquettes.
Le déplacement historique du pape en Irak aurait pu être annulé après l'attaque aux roquettes qui a visé une base américaine à l'ouest du pays, mercredi 3 mars. Mais le pontife argentin a décidé de maintenir son déplacement, placé sous surveillance renforcée. “L'Eglise doit être là où il y a de la souffrance et des problèmes”, a expliqué ce matin sur France Inter Fernando Filoni, l'un des quatre cardinaux à accompagner le pape pendant son séjour.
La gendarmerie du Vatican ainsi qu'un groupe de Gardes suisses assistent l'armée irakienne pour assurer la sécurité de la délégation durant les quatre jours de sa visite. A cause du contexte tendu, le pape François circule, contrairement à son habitude, en voiture blindée et fermée. Un survol en hélicoptère des zones occupées par les terroristes de Daech, au nord de l'Irak, est également prévu à l'agenda.
Appel à la paix, hommage au chrétiens d'Orient et aux Yézidis
Après sa rencontre avec le Président Barham Saleh, le pape François s'est exprimé pour demander de mettre fin à l'extrémisme et aux violences qui sévissent dans le pays avant d'appeler le gouvernement à “combattre le fléau de la corruption, les abus du pouvoir et le mépris de la loi”.
Il a ensuite rendu hommage aux yézidis et à la minorité chrétienne présente sur le territoire irakien. "La longue présence des chrétiens dans ce pays, et leurs contributions à la vie de la nation, constituent un riche héritage qu'ils espèrent perpétuer au bénéfice de tous”, a-t-il notamment déclaré avant de se rendre dans la cathédrale de Bagdad, visée en 2010 par l'un des plus violents attentats contre la population chrétienne.