Le Kremlin juge "inacceptables" les sanctions contre sept fonctionnaires russes
Le Kremlin a réagi, mercredi 3 mars, aux nouvelles sanctions adoptées par l'Union européenne et les États-Unis à l'encontre de hauts responsables russes. Il dénonce une “ingérence dans les affaires intérieures de la Russie”.
Des sanctions “absolument inacceptables”, une “ingérence dans les affaires intérieures de la Russie”, les réactions du Kremlin suite aux sanctions portées par les États-Unis ne se sont pas faites attendre. Alors que Washington a reconnu, mardi 2 mars, la responsabilité du Kremlin dans l'empoisonnement et l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s'est dit "perplexe" face à "de telles décisions absurdes et injustifiées".
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Dans le viseur de Washington, sept hauts responsables russes, dont le chef du FSB - les services secrets russes - Alexandre Bortnikov, le chef des services pénitentiaires, Alexandre Kalachnikov, ou encore un proche collaborateur du président Vladimir Poutine, Sergueï Kirienko. Ces sanctions ont été prises "en concertation étroite avec nos partenaires de l’UE" et sont "un signal clair envoyé à Moscou" , a indiqué à l’AFP un responsable américain qui a requis l'anonymat.
Des relations déjà "déplorables" entre Russie et Occidentaux
Interrogé par l’AFP, M. Peskov a aussi jugé "scandaleuses" les accusations visant le FSB, à l'origine de l'empoisonnement de M. Navalny l'année dernière. Le porte-parole du Kremlin craint que ces sanctions ne "nuisent considérablement aux relations déjà déplorables" entre la Russie et les Occidentaux, faisant référence aux désaccords persistants sur certains grands dossiers internationaux, tels que l'espionnage ou les cyberattaques massives.
Le Kremlin a tenu à préciser que les sanctions américaines seront totalement dépourvues d'effet. Elles prévoient un gel des avoirs aux Etats-Unis ou encore une interdiction d'entrer sur le territoire ; or, selon lui, les personnes concernées font déjà l'objet des mêmes restrictions imposées par la loi russe en raison de leurs fonctions de fonctionnaires.
L’annonce des États-Unis fait suite à la demande de l’ONU du lundi 1er mars concernant l'ouverture d'une enquête sur la responsabilité de la Russie dans l’affaire. L'Union européenne a pour sa part officialisé lundi des sanctions contre quatre hauts fonctionnaires russes. Dans une action coordonnée avec l’Union européenne, les États-Unis ont renouvelé leur demande de libération d’Alexeï Navalny, arrêté en janvier à son retour à Moscou.
Julie Richard