Le bisphénol B, un perturbateur endocrinien dangereux, selon l'Anses
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail qualifie le bisphénol B de "perturbateur endocrinien" et veut limiter sa présence dans les produits de consommation européens.
Le bisphénol B est dangereux pour la santé humaine et son utilisation doit être limitée dans l'Union européenne (UE). Voilà ce que dit en substance l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué publié mardi 9 mars. D’après l'autorité sanitaire, la molécule "remplit tous les critères de danger pour être définie en tant que perturbateur endocrinien".
La substance augmenterait la production d’œstrogènes et aurait un impact négatif sur le système reproducteur mâle, car elle réduirait la production quotidienne de spermatozoïdes. "Ces effets sont observés chez les rongeurs et les poissons et sont similaires voire légèrement plus prononcés que ceux du bisphénol A", d’après les chercheurs, qui notent que la molécule peut avoir "des effets sévères sur la santé humaine".
Pas d'inquiétude... pour l'instant
Le bisphénol B est utilisé aux États-Unis, où il est contenu dans "certains revêtements et polymères en contact avec les aliments" comme une alternative au bisphénol A, dont la dangerosité sur la santé a déjà été prouvée. Pas d'inquiétude pour l'instant : le bisphénol B n'est pas encore utilisé dans l'UE mais l'Anses craint que cet effet de substitution y ait aussi lieu.
C'est pourquoi l'Anses propose à l'Agence européenne des produits chimiques, son équivalent européen, de classer le bisphénol B parmi les substances "extrêmement préoccupantes" dans le règlement REACH. Ce texte régule la présence des substances chimiques au sein des frontières de l'UE. De cette façon, les importateurs devront déclarer la présence du bisphénol B dans leurs produits quand il est présent à plus de 0,1 % dans leur composition.