Logement : l'aide de 1.000 euros pour les jeunes actifs n'est déjà plus accessible
L'aide de 1.000 euros qu'avait mise en place l’organisme Action Logement le 18 février afin d'aider les jeunes actifs à emménager ne peut plus être demandée. Leur permettant de pallier la baisse des APL qu'ils subissent de plein fouet, elle n'a que très partiellement rempli son objectif.
Circulez, il n'y a plus de sous. « Moins de 25 ans ou alternant : l'aide au logement n'est plus disponible », peut-on lire sur le site d'Action Logement ce lundi 1er mars. Cette aide n'avait pourtant été lancée que le 18 février dernier, à destination des salariés de moins de 25 ans ainsi que des alternants. D'un montant de 1.000 euros, elle visait à aider ces jeunes actifs à s'installer dans leur premier logement. Mais moins d'un mois après son lancement, donc, le coup de pouce n'est déjà plus accessible. « Le nombre de dossiers enregistrés dépassant la limite de l'enveloppe financière consacrée à cette subvention, les nouvelles demandes ne sont plus acceptées », indique laconiquement Action Logement.
50.000 demandes sur 450.000 concernés
Au total, 50.000 demandes d'aide ont été remplies. Or, l'enveloppe consacrée à cette aide par Action Logement s'élevait à 50 millions d'euros. Une somme largement insuffisante au regard des besoins potentiels : « Il y a 450.000 alternants et jeunes actifs mais l'enveloppe ne permettait de couvrir que 50.000 demandes », reconnaît Sophie Bernard, chargée de la communication du groupe reconnu d'utilité publique dans l'économie sociale et solidaire, que nous avons contactée.
Pourtant, en aidant les jeunes actifs à s'installer, l'enveloppe permettait de compenser la baisse de l'APL (allocation personnalisée au logement), dont les nouvelles modalités de calcul lèsent particulièrement les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Le ministre chargé des Comptes Publics, Olivier Dussopt, l'avait d'ailleurs reconnu le mois dernier devant l'Assemblée : « Pour les étudiants devenus de jeunes actifs, nous avons mobilisé avec Emmanuelle Wargon [la ministre chargée du logement, ndlr] des redéploiements de crédits d’Action Logement pour permettre une aide à l’installation pour les jeunes actifs ». Un lien que réfute aujourd'hui Sophie Bernard : « Cela n'a jamais été indiqué comme ça, ce n'est pas le cœur de métier des partenaires sociaux, leur rôle est de proposer des aides au logement aux salariés ».
APL : 500 à 700 millions d'euros d'économies
La réforme du calcul de l'APL, dite en « temps réel » et entrée en vigueur en janvier, prend désormais en compte les revenus des douze derniers mois, actualisés tous les trois mois. Auparavant, le calcul se basait sur les ressources des deux années précédentes. Ce changement, mécaniquement défavorable aux nouveaux salariés qui ne peuvent plus continuer à bénéficier aussi longtemps de leur APL d'étudiant, devrait permettre au gouvernement de réaliser une économie de 500 à 700 millions d'euros annuels. Les jeunes actifs, eux, n'ont plus de solution de recours.
Bessma Sikouk