La police nationale retire un tweet accusé de culpabiliser les victimes de "revenge porn"
Ce samedi 6 mars, le compte Twitter de la police nationale a publié un post pour mettre en garde les jeunes face au "revenge porn", c'est-à-dire le fait de diffuser des images d'une personne dénudée sans son accord. Moins de deux heures après sa publication, le message a été supprimé, étant accusé de culpabiliser les victimes de cette pratique.
"Il a bien reçu TON NUDE. Tes amis, tes parents, tes camarades de classe, tes cousins, tes professeurs, tes voisins, ton boulanger, ton ex-petit ami, ton facteur, tes grands-parents, ta nièce aussi." Voici le message qui a été posté par le compte Twitter officiel de la police nationale ce samedi 6 mars pour sensibiliser les jeunes à propos de l'envoi de "sextos" à leurs partenaires. En légende du post : "#Sexting. Envoyer un nude, c’est accepter le risque de voir cette photo partagée."
Très vite, ce post a été accusé de mettre la faute sur les personnes qui envoient des "nudes" plutôt que sur celles qui les diffusent.
Pourtant selon le Code pénal, cette pratique est bien punie d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, voire de deux ans de prison et 60.000 euros d'amende si le délit est commis par le conjoint ou concubin de la victime.
A ce propos, le rédacteur en chef de Têtu Romain Burrel a modifié le post initial :
De même, la militante féministe Caroline De Haas a tout de suite demandé la suppression du tweet :
Interviewée par L'Obs, elle explique : "Envoyer des nudes n’est pas puni par la loi. C’est le fait de les diffuser sans le consentement de l’auteur qui l’est. Ici, le message qui est envoyé à toutes les femmes c’est qu’en fonction de leur comportement, elles peuvent déclencher des violences contre elles."
En réponse à ce même média, le service communication de la police nationale a reconnu une "maladresse" : "La question des auteurs du délit de diffusion sans consentement devait être abordée dans un second temps, de façon chronologique."
Selon l'association e-Enfance, les cyberviolences visant les mineurs ont bondi de 57 % en 2020.