La France suspend le vaccin AstraZeneca au moins jusqu'à jeudi

Le laboratoire AstraZeneca suscite la méfiance. Crédits : Bicanski / PIXNIO

Dans le sillage de la suspension du vaccin AstraZeneca par le voisin allemand, le président français Emmanuel Macron annonce ce lundi la suspension "par précaution" du vaccin, en attendant l'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA) attendu jeudi 18 mars.

Juste après l'Allemagne, le président Emmanuel Macron, a annoncé la suspension "par précaution" du vaccin AstraZeneca, dans l'attente de l'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA), à venir ce jeudi 18 mars. "La décision qui a été prise, en conformité avec notre politique européenne, est de suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca, en espérant la reprendre la plus vite possible si l'avis est favorable", a annoncé le président français lors d'une conférence de presse partagée avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à Montauban (Tarn-et-Garonne).

La prime à la précaution

Cette décision est prise après l'apparition d'une vingtaine de cas caillots de sang chez plusieurs patients vaccinés. Le chef d'État dit "espérer reprendre vite" la vaccination avec le sérum "si l'avis de l'autorité européenne le permet".

Le gouvernement français suit ainsi le pas de ses homologues italiens et allemands qui ont suspendu le vaccin d'AstraZeneca, un peu plus tôt dans la journée, ce lundi 15 mars. L'Autriche fut le premier pays à suspendre un lot de vaccins après la mort d’une infirmière. Depuis, d’autres pays, comme l’Italie, avaient alors suspendu des lots isolés. Le Danemark, Norvège, Islande ou les Pays-Bas ont également suspendu le vaccin suédo-britannique. En tout, une douzaine de pays ont adopté ce principe de précaution.

Le gouvernement se voulait rassurant

L'État français a pris cette décision alors que depuis plusieurs jours le gouvernement se voulait rassurant sur les effets secondaires du vaccin AstraZeneca. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirmait la semaine dernière qu'il n'y avait "pas lieu de suspendre la vaccination". Dimanche, le Premier ministre Jean Castex réitérait la confiance du gouvernement dans ce vaccin face à Samuel Etienne : "À ce stade, il faut avoir confiance dans ce vaccin et se faire vacciner".

Néanmoins, localement, la vaccination avec des doses AstraZeneca a été stoppée, comme dans les Bouches-du-Rhône, les sapeurs-pompiers se sont opposés à la vaccination de leur personnel à la suite d'effets secondaires observés chez un pompier à Arles.

Le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu'il n'y a pour l'heure "aucune preuve de risque aggravé" de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il n'y a "pas de raison de ne pas utiliser" ce vaccin.

Une politique vaccinale bouleversée

Cette décision pourrait avoir une forte incidence sur la politique vaccinale du pays. Selon Guillaume Rozier, fondateur de Covid Tracker, la suspension de la vaccination Astra Zeneca pourrait entraîner "un potentiel de 2 millions de vaccinés" de moins "uniquement pour les 2 prochaines semaines". Le gouvernement qui vise les 11 millions de vaccinés d'ici la fin avril pourrait devoir revoir son calendrier vaccinal si la suspension venait à perdurer. Le président Emmanuel Macron a assuré avoir "demandé au gouvernement de travailler pour que, dans les prochains jours, nous puissions redonner de la visibilité à nos concitoyens sur le calendrier".

Le Bouillon

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