"Islamo-gauchisme" : trois syndicats de la Recherche réclament la démission de Vidal
Dans un communiqué publié ce vendredi 5 mars, les syndicats CGT, FSU et Sud de la Recherche et de l'Enseignement supérieur condamnent "sans appel" les propos de la ministre Frédérique Vidal sur l'islamo-gauchisme à l'université. Ils exigent son départ.
En exigeant l'ouverture d'une enquête sur le militantisme lié à "l'islamo-gauchisme" dans la recherche académique auprès du CNRS, Frédérique Vidal a "franchi la ligne rouge". Dans un communiqué commun publié ce vendredi 5 mars, les représentants syndicaux de la CGT, FSU et SUD s'insurgent contre les propos de la ministre de l'Enseignement supérieur et réclament sa démission.
"Non seulement, la ministre stigmatise des collègues et leurs travaux de recherche en les désignant à la vindicte publique à l'aide d'un vocabulaire emprunté à l'extrême-droite mais, dans le même élan, elle porte un coup sévère aux libertés académiques en demandant au CNRS de procéder à une enquête comme s'il s'agissait d'une affaire de basse police", écrit l'intersyndicale regroupant notamment le SNTRS-CGT, le SNEP-FSU, Sud Education, Sud Recherche et la Confédération des jeunes chercheurs.
Nouveau communiqué pour la démission de Frédérique Vidal👇 @VidalFrederique #VidalDemission pic.twitter.com/5dJPg8Aofe
— Confédération des Jeunes Chercheurs (@CJC_fr) March 5, 2021
"Frédérique Vidal doit partir"
Selon eux, Frédérique Vidal "doit partir car elle a perdu toute crédibilité auprès de la communauté". "Nous avons besoin d'une ministre qui respecte le principe fondamental de l'indépendance de la recherche scientifique et qui s'attaque aux conséquences dramatiques de la crise sanitaire", ajoutent-ils, s'associant à l'appel de syndicats d'étudiants pour une journée de mobilisation contre la précarité le 16 mars.
Le 14 février sur CNews, Frédérique Vidal avait pointé l'"islamo-gauchisme", qui à ses yeux "gangrène la société dans son ensemble, et l'université n'est pas imperméable", puis demandé au CNRS un "bilan" afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et du militantisme.
Ses propos ont déclenché de vives protestations au sein de la communauté scientifique - plus de 600 universitaires ont demandé la démission de la ministre - et de la classe politique. Les organismes signataires appellent à manifester le 16 mars pour exiger la démission de la ministre.