[INFOGRAPHIE] Syrie : 10 ans de conflit, les chiffres d'un drame humain
Février 2011, dans la vaine des printemps arabes, la révolution syrienne éclate. Durement réprimée, la révolte se mue petit à petit en guerre civile. Dix ans plus tard, le conflit n'est toujours pas résolu. Retour en quelques chiffres sur les répercussions du conflit sur le pays et sa population.
Tunisie, Egypte, Syrie : 2011 est l'année des printemps arabes et dans la continuité de ses voisins, la Syrie entame le début d'une révolution. Mais la répression du régime de Bachar al-Assad a été sanglante. Après le début des premiers appels à manifester en février, c'est l'arrestation et la torture de 15 adolescents ayant écrit des slogans anti-régime qui mettent le feu aux poudres. La révolte populaire gagne peu à peu du terrain et seulement neuf mois après le début du conflit, le bilan est déjà sanglant : des milliers d'arrestations et 5.000 personnes tuées. Dix années plus tard le bilan s'est fortement alourdi.
D'après un rapport de l'ONU cité par le site québécois, L'actualité, le nombre de morts s'élève à 500.00. Et les premiers à payer un lourd tribu sont les enfants, 12.000 ont été tués ou blessés soit plus de 3 enfants par jour. Plus de 5.700 enfants ont été recrutés dans les combats et ils sont 2.45 millions à ne pas être scolarisés. Toujours selon l'ONU, 8.5 millions des enfants syriens vivant en Syrie ou à l'étranger dépendent de l'aide internationale.
La guerre civile a également contraint des millions de personnes à fuir le pays, 50% des 23 millions d'habitants que compte le pays est parti. Ils sont 5 millions à avoir trouvé refuge à l'étranger et des milliers à vivre dans des camps de tentes. Le pays, ravagé par les affrontements, a vu des pans entiers de son territoire détruit, comme son trésor architecturale de Palmyre situé au centre de la Syrie.
Le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat a consacré un article aux dégâts environnementaux engendrés par la guerre syrienne comme le rapporte Courrier international. "Durant ce conflit, les belligérants s’en sont pris aux puits à eau et aux stations d’épuration des eaux usées afin de contrôler l’eau", c'est la "militarisation de l'eau", explique le quotidien. En conséquence, 90% des Syriens, soit 5.5 millions de personnes n'ont pas accès à une source d'eau potable. Le secteur agricole et la biodiversité ont été fortement endommagés depuis le début du conflit. "La guerre absurde a détruit tout ce qui était vert en Syrie", dont il ne restera qu’un "champ de ruines", lit-on dans Asharq Al-Awsat. L'activité agricole, quant à elle, a reculé de 40%, elle représentait pourtant l'un des piliers de l'économie du pays.
Bessma Sikouk