États-Unis : face à la menace des complotistes, le Capitole se barricade

Le Capitole des Etats-Unis (wikimedia commons)

À la veille du 4 mars, la police du Capitole des États-Unis a demandé la réquisition de 5000 soldats de la Garde nationale. En cause ? Une théorie complotiste laissant craindre des violences imminentes sur le Capitole.

Près de 5000 soldats de la Garde nationale seront mobilisés jusqu’au 12 mars devant le Capitole, à Washington. À l’origine de ce branle-bas de combat, une théorie de conspiration d'extrême droite selon laquelle l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, accédera au pouvoir le 4 mars, jour de l'inauguration initiale des présidents avant 1933. Véhiculée sur les forums,  cette théorie laisse craindre une résurgence des violences contre le Capitole.

Cette décision intervient moins de deux mois après l'insurrection du 6 janvier au cours de laquelle les partisans du président sortant Donald Trump ont assiégé le Capitole. Des émeutiers ont attaqué la police et menacé de tuer des membres du Congrès et l'ancien vice-président Mike Pence. Cette émeute a mené au décès de cinq personnes dont un policier.

Que dit la théorie du 4 mars ?

Véhiculée par les adeptes du culte QAnon, une mouvance conspirationniste née aux Etats-Unis, la théorie du 4 mars a commencé à gagner du terrain après l'inauguration de Biden le 20 janvier. Après la victoire des démocrates et l'arrestation de partisans républicains, les conspirationnistes ont commencé à broder un nouveau récit : Trump reprendrait le pouvoir à la date d'inauguration initiale du pays, qui a été modifiée par le 20e amendement.

Selon cette théorie, aucun président américain n'a été officiellement inauguré depuis Ulysses S. Grant en 1869. Les théoriciens du complot affirment qu'une loi a été adoptée en 1871, modifiant la date d’inauguration et rendant, de fait, tous les présidents après Grant illégitimes.

Si cette théorie laisse craindre des violences, les experts de ce groupuscule conspirationnistes se veulent rassurants. Interrogé par USA Today news, Travis View, chercheur sur QAnon et animateur du podcast QAnon Anonymous, explique: "Les promoteurs de QAnon les plus éminents et les plus bruyants ne sont pas d'accord avec la date du 4 mars" et d’ajouter : "S'organiser en grand pour les grands événements et signaler que quelque chose de grand va se passer, puisque rien ne se passe, est une tradition de QAnon qui dure depuis des années." Pour l’heure, la sécurité reste de mise. "Nous travaillons en étroite collaboration avec le FBI, les services secrets, entre autres et la police du Capitole pour essayer de déterminer ce qu'ils pensent que cette menace est [...]. De toute évidence, 4900 est un très grand nombre ici au Capitole", a déclaré à The Telegraph un responsable du Pentagone.

Julie Richard

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