États-Unis : huit morts après trois fusillades à Atlanta et ses environs

"Cette attaque suit malheureusement la tendance de violences contre les asiatiques-Américains qui ont explosé à travers la pandémie", a réagi la présidente du parti démocrate de Géorgie Nikema Williams dans un communiqué. Capture d'écran CNN

Huit personnes ont été abattues dont six femmes d'origine asiatique, dans trois salons de massage d'Atlanta (Georgie) et ses environs. Le suspect a reconnu les faits mais explique son geste par une "addiction au sexe".

Aux États-Unis, ce mardi 16 mars, trois fusillades à Atlanta (Géorgie) et ses environs ont fait huit morts. Ces attaques ont eu lieu dans des salons de massage. Sept des victimes étaient des femmes dont six d'origine coréennes, laissant craindre que ces attaques avaient un mobile raciste. Elles interviennent en effet dans un contexte de recrudescence des actes anti-asiatiques aux États-Unis.

Trois fusillades

Une première fusillade, qui a fait quatre morts et deux blessés a eu lieu à 17 heures, heure locale, dans un salon de massage à 50 kilomètres au nord d'Atlanta. Plus tard dans la journée, deux autres fusillades ont visé des salons de massage voisins à Atlanta cette fois-ci, causant la mort de quatre autres personnes.

Un suspect de 21 ans, Robert Aaron Long, a été placé en garde à vue après une rapide chasse à l'homme qui a conduit à son arrestation à 240 kilomètres au sud d'Atlanta, quelques heures après les fusillades. Robert Aaron Long a reconnu les faits mais a expliqué à la police avoir une "addiction au sexe". Après avoir fréquenté des salons de massage par le passé, il aurait voulu éliminer ses "tentations", selon les informations du New York Times. Pour la police, il est toujours trop tôt pour écarter le mobile raciste de ces fusillades meurtrières.

Recrudescence d'actes anti-asiatiques

Parmi les huit victimes, la police d'Atlanta dénombre six femmes d'origine asiatique. Si le mobile de ce crime n'est pour l'instant pas déterminé, il s'inscrit dans un contexte de recrudescence d'actes anti-asiatiques aux États-Unis. Selon une étude du Center for the Study of Hate and Extremism basé à San Bernardino, en Californie, les crimes motivés par le racisme anti-asiatique ont presque triplé, passant de 49 à 122 l'année dernière dans les 16 plus grandes villes américaines.

À tel point que le président Joe Biden avait condamné les violences contre la communauté asiatique dans un discours jeudi dernier. Selon les militants antiracistes, cette augmentation d'actes xénophobes peut être lié au discours de l'ancien président Donald Trump, qui désignait souvent le coronavirus comme le "virus chinois".

"Alors que nous luttons contre la pandémie, nous continuons à négliger l'épidémie plus durable de la violence armée en Amérique, a réagi l'ancien Président Barack Obama. Bien que le motif du tireur ne soit pas encore clair, l'identité des victimes met en évidence une augmentation alarmante de la violence anti-asiatique qui doit cesser."

"Les fusillades d'hier sont un nouveau rappel tragique que nous avons encore beaucoup à faire pour légiférer en matière d'armes à feu pour éradiquer les schémas de haine et de violence dans notre société".

La police de New-York a elle annoncé l'envoi de patrouilles en renfort dans les zones concentrant des habitants d'origine asiatique "par mesure de prudence". Sur Twitter, de nombreux hashtags sont apparus en soutien à la communauté asiatique tels que #StopAsianHate" qui s'est très vite retrouvé en tendance avec près de 869.000 tweets sur le sujet.

Le Bouillon

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