EDF mis en demeure par l'autorité de sûreté nucléaire après un exercice raté

Après une inspection surprise du site de Flamanville d'EDF par l'agence de sûreté nucléaire, EDF a été mis en demeure pour "manquements".

Dans la nuit du 11 au 12 janvier 2021, l'Agence de sûreté nucléaire (ASN) a effectué une visite de contrôle surprise sur le site de Flamanville d'EDF. D'après le rapport des inspecteurs, consulté par l'AFP, ceux-ci ont constaté des "manquements". EDF n'aurait pas répondu "de manière efficace et rapide à une situation d'urgence". Les inspecteurs dénoncent aussi "un délai tardif d'alerte des autorités". Selon le gendarme nucléaire, EDF a mis deux heures avant d'alerter la préfecture du déclenchement d'un plan d'urgence interne.

Mise en demeure

EDF est mis en demeure par l'ASN de lui transmettre, au plus tard le 16 avril 2021, un "nouveau plan d'urgence interne" conforme à la réglementation pour les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. Le nouveau plan doit être "opérationnel au plus tard le 16 octobre" a indiqué l'agence. Malgré les réponses apportées par EDF à l'ASN entre le 9 et le 22 février, le rapport estime que celles-ci n'apportent pas de "réponses satisfaisantes". EDF s'est engagé à "réaliser un premier exercice avant le 30 avril 2021" et un second au cours du "deuxième semestre 2021".

Le premier réacteur de la centrale de Flamanville est en arrêt pour maintenance et doit redémarrer le 31 mars, une échéance qui a été repoussée plusieurs fois. Le second réacteur a redémarré le 12 décembre, après vingt-trois mois d'arrêt de maintenance. Une interruption qui devait initialement durer six mois. Il est prévu qu'une trentaine d'experts internationaux de l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO) effectuent du 8 au 26 mars une "revue des pairs".

L'EPR de Flamanville

Sur le site de Flamanville se trouve aussi l'EPR. Fin 2020, l'ONG Greenpeace avait également révélé des failles de sécurité. Des milliers de pages de documents confidentiels avaient fuité et ont trahi des failles structurelles sur la sécurité du site. "Une fuite de documents confidentiels d'une telle ampleur atteste de défaillances structurelles: avec la multiplication des entreprises sous-traitantes, EDF ne maîtrise plus la circulation de l'information et donc la sécurité de ses installations", a déclaré à La Tribune Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

L'EPR de Flamanville était prévu au départ pour 2012, mais depuis plus de dix ans il enchaîne retard sur retard. Son coût a également été multiplié par trois et s'élève désormais à plusieurs milliards d'euros. Dans un rapport, la Cour des comptes avait d'ailleurs rappelé à l'ordre l'Etat pour des "dérives de coûts et de délais considérables". La mise en service de l'EPR est prévue pour 2024.

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