Covid-19 : le variant anglais serait 64% plus meurtrier que le virus original
Si on savait le variant anglais plus contagieux, une étude des universités d’Exeter et de Bristol publiée ce 10 mars indique qu’il serait aussi plus meurtrier.
Plus contagieux, et plus meurtrier. "Il y a une haute probabilité que le risque de mortalité soit augmenté par une infection" au variant anglais du Covid-19, d’après les chercheurs des universités d’Exeter et de Bristol. Leur étude, publiée ce mercredi 10 mars, est basée sur un échantillon de 110.000 personnes testées positives hors hôpital entre octobre et janvier. La moitié avait été infectée par le Covid-19 classique, l’autre par le variant anglais. Les résultats tendent à montrer que le second est 64% plus mortel.
141 décès contre 227
141 décès ont été constaté dans le groupe de personnes infectées par le virus original contre 227 dans celui infecté par le variant anglais. L’âge, le sexe et l’origine ethnique ont été pris en compte. Cependant, le fait que les participants aient été testés hors hôpital peut constituer un biais : cela tend à sélectionner des cas à plus faible risque.
L’étude confirme les craintes avancées par Boris Johnson lors d’une conférence de presse en janvier dernier. D’après Lawrence Young, virologiste à l’Université de Warwick, le variant britannique, baptisé B.1.1.7 par les chercheurs, serait plus dangereux car le virus se réplique plus rapidement chez le patient infecté. Selon la chercheuse, le variant est responsable de la recrudescence du virus en Europe, avec un million de nouveau cas reportés la semaine dernière.
La vaccination "encore plus nécessaire"
L'infectiologue sino-américain Eric Feigl-Ding, rattaché à l'Université d'Harvard, avait en effet déjà constaté que ce variant est plus infectieux. "Plusieurs personnes contaminées l'ont été après avoir passé quelques minutes seulement dans un magasin", a-t-il détaillé le mois dernier.
"Cela rend encore plus nécessaire la vaccination", a commenté un scientifique de l’Université de Reading, Simon Clarke, en réaction aux résultats de l'étude des universités d'Exeter et Bristol. Ce dernier a en effet été démontré que le vaccin Pfizer restait efficace contre le variant anglais. D’autres variants, comme ceux détectés en Afrique du Sud ou au Brésil pourraient poser davantage de problèmes.
Le Bouillon