Covid-19 : le vaccin AstraZeneca reste recommandé par l'Union européenne
L'Agence européenne des médicaments a réaffirmé sa confiance envers le vaccin, pointé du doigt après plusieurs cas de thromboses et suspendu depuis dans une dizaine de pays européens. Une enquête sanitaire a été ouverte et le régulateur européen doit se prononcer jeudi sur la poursuite de la vaccination.
Si le vaccin AstraZeneca produit par Oxford inquiète les autorités de plusieurs pays européens, l'Agence européenne des médicaments (EMA) estime que le vaccin reste sûr et qu'il est recommandé dans les campagnes de vaccination. "Les bénéfices générés par ce vaccin sont plus importants que les risques encourus", a martelé Emer Cooke, la directrice de l'EMA, ce mardi 16 mars lors d'une conférence de presse. Cette déclaration intervient alors que plusieurs pays européens, dont la France, ont décidé de suspendre la vaccination avec AstraZeneca.
L'OMS veut éviter toute panique
L'EMA a prévu de tenir une "réunion extraordinaire" ce jeudi pour faire le point sur l'inoculation du vaccin. "Alors que son enquête est en cours, l'EMA reste actuellement d'avis que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur les risques d'effets secondaires", a souligné le régulateur européen dans un communiqué.
Les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se penchaient aussi ce mardi sur les risques liés à l'administration du vaccin. La cheffe scientifique de l'OMS, Soumya Swaminathan, avait recommandé lundi aux pays de poursuivre la campagne de vaccination : "Nous ne voulons pas que les gens paniquent et, pour le moment, nous recommandons que les pays continuent de vacciner avec AstraZeneca".
17 pays ont suspendu des lots
Ce mardi, onze pays (le Venezuela est le dernier en date) ont suspendu tous les lots du vaccin AstraZeneca, portant à 17 au total le nombre de pays ayant suspendu au moins certains lots, dont les quatre plus grands pays de l'Union européenne, la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
Le Royaume-Uni, où 11 millions de personnes ont été vaccinées avec ce produit, affiche lui sa confiance dans le vaccin. Même chose chez nos voisins belges. Interrogée sur RTL Info, Christie Morreale, la ministre de la Santé du gouvernement wallon, a déclaré : "Ce qui doit nous guider, ce sont les scientifiques et les médecins. On ne doit pas prendre des décisions émotionnelles et politiques. Ce sont des enjeux de santé publique. On a toujours fait confiance aux médecins. Nous nous fions à eux." En France, Alain Fischer, professeur d'immunologie et président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, a lui déclaré ce mardi sur France Inter que l'AstraZeneca était un "bon vaccin".
En plus de la crainte des effets secondaires, l'entreprise accuse de sérieux retards de livraison. Samedi, AstraZeneca avait annoncé qu'elle devrait livrer moins de vaccins que promis à l'Union européenne d'ici juin. Face à ces déboires, ce laboratoire suédo-britannique se défend : il y a "des preuves très rassurantes qu'il n'y a pas d'augmentation du phénomène de caillot sanguin ici au Royaume-Uni", selon le professeur Andrew Pollard, directeur du Oxford Vaccine Group à l'origine du vaccin.
Le Bouillon