Covid-19 : Jean Castex prépare les esprits à de nouvelles mesures pour l'Île-de-France

Le premier Ministre Jean Castex était invité sur BFM TV, un an après le début du premier confinement. Crédits : capture d'écran BFM TV.

Invité de BFM TV, le Premier ministre a notamment expliqué qu'un confinement le week-end était "sur la table" pour la région et a promis de se faire rapidement vacciner avec le sérum AstraZeneca si son utilisation reprenait.

Alors que les derniers chiffres de l’épidémie de Covid-19 inquiètent les autorités sanitaires françaises et que la suspension du vaccin AstraZeneca menace de compliquer la campagne de vaccination, Jean Castex a accordé, ce mardi 16 mars, une longue interview à BFM TV. L'occasion pour le Premier ministre, dans la lignée de son évocation d'une "troisième vague" à l’Assemblée nationale ce mardi, de rappeler la situation difficile dans laquelle se trouve la France face aux variants. Et aussi de préparer les esprits à un possible durcissement des mesures sanitaires, notamment en Île-de-France, alors que cela fera un an, mercredi, que la France s'est confinée pour la première fois pour faire face à la pandémie.

Le sort de l’Île-de-France discuté mercredi 

Depuis son bureau de l'hôtel Matignon, le Premier ministre a d’abord botté en touche face aux questions des journalistes Maxime Switek et Bruno Jeudy sur un éventuel reconfinement des 12 millions de Franciliens, dont la région a vu son taux d’incidence passer au-dessus de 400 cas pour 100.000 habitants. Soit le seuil fixé dimanche dernier par le Premier ministre lui-même pour reconfiner un territoire...

Jean Castex a finalement concédé que le moment était venu "pour envisager des dispositions pour la région parisienne" et que les données en faveur d’un confinement en Île-de-France étaient "réunies". Citant l’attachement des citoyens à l’équité, le chef du gouvernement a également confié que les mesures adoptées dans les Alpes-Maritimes et dans le Pas-de-Calais, à savoir un confinement le week-end, étaient "sur la table" pour l’Île-de-France. Le sort de la région sera discuté mercredi lors d’un conseil de défense. 

"Judicieux que je me fasse vacciner rapidement"

Autre temps fort de cette intervention télévisée : le débat sur l'innocuité du vaccin AstraZeneca, suspendu dans plusieurs grands pays européens à la suite d’inquiétudes concernant de graves effets secondaires.

Âgé de 55 ans, le Premier ministre a indiqué qu’il se ferait vacciner avec ce sérum si l’Agence européenne des médicaments, qui doit s'exprimer jeudi, donnait son feu vert à la reprise de la vaccination : "Jusqu’à présent, je m’étais fixé une ligne de conduite, me faire vacciner quand mon tour viendra (…) mais compte tenu de ce qu’il se passe, je me suis dit qu’il serait judicieux que je me fasse vacciner rapidement", a déclaré Jean Castex, qui veut montrer que la vaccination est "la porte de sortie" et "qu’on peut y aller en toute sécurité". Une confiance dans le vaccin qu’il avait déjà démontrée il y a quelques jours sur Twitch, face au journaliste Samuel Étienne. "Je pense que c’est un vaccin utile, surtout pour les formes graves de la maladie", a-t-il ajouté.

Mais alors, pourquoi avoir suspendu son utilisation ? Parce que les voisins de la France ont pris la décision d’arrêter momentanément d’utiliser ce vaccin, et que "s’il y a le moindre doute, il faut le lever", a justifié Jean Castex. Enfin, sur les retards de livraisons reprochés aux laboratoires, le locataire de Matignon a jugé que cela était "profondément anormal" : "Il faut que l’Europe montre les crocs." Si les délais de livraison sont assurés, la France pourrait vacciner 10 millions de personnes d'ici au 15 avril, a-t-il assuré.

Une sortie de crise encore floue

Alors que le président Emmanuel Macron avait tablé sur le retour à une vie plus normale à la mi-avril, le Premier ministre s’est montré lui plus pessimiste. "Je serais imprudent de vous annoncer une date ce soir", a-t-il avoué avant de donner - de manière encore très floue - des perspectives de reprise par "étapes". Une sortie de crise qui aurait lieu dans le contexte d'une campagne présidentielle : interrogé sur les perspectives d'une victoire de Marine Le Pen, Jean Castex a assuré que cela constituerait "une catastrophe pour notre pays".

Parlant de la crise sanitaire comme "un jour sans fin" au début de l’interview, le Premier ministre a préféré conclure sur une note optimiste : "On va y arriver", a-t-il martelé… malgré "des moments difficiles" à venir.

Anna Lippert

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