Covid-19 : ces départements grands rescapés du confinement

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé que seize départements seraient confinés à partir du 19 mars, minuit. Photo : capture d'écran conférence de presse du 18 mars.

Seize départements français vont entamer un troisième confinement à partir de vendredi 19 mars, à minuit. Certains autres territoires, qui ont échappé à cette mesure, vivent pourtant une situation identique, voire plus alarmante.

À partir de ce vendredi 19 mars, à minuit, seize départements français vont entrer dans un troisième confinement, pour une durée d’au moins quatre semaines. C’est le cas des huit départements d’Île-de-France, des cinq départements des Hauts-de-France, ainsi que des Alpes-Maritimes, de la Seine-Maritime et de l’Eure. Pourtant, d’autres départements, qui ont échappé à cette mesure, sont dans une situation similaire, voire plus inquiétante.

Si les seize territoires concernés présentent des taux d’incidence préoccupants (481,7 cas pour 100.000 habitants en Seine-et-Marne, 417 dans le Nord, selon les dernières données de Santé publique France), d’autres départements, dans une situation similaire, n’ont pas fait l’objet de mesures plus restrictives. Huit départements ont un taux d’incidence supérieur à celui de l’Eure, soumis aux nouvelles mesures de confinement. C’est le cas du Var, des Bouches-du-Rhône, mais surtout de l’Aube, dont le taux d’incidence de 349,1 cas pour 100.000 habitants est supérieur à celui des Yvelines (341 cas pour 100.000 habitants). 

Les services de réanimation surchargés

Autre critère minutieusement scruté par le gouvernement : la tension hospitalière. Les seize territoires confinés souffrent d’une pénurie de lits en réanimation. Ainsi, le taux d’occupation des lits dépasse le nombre de places disponibles dans onze départements sur seize, avec un maximum de 188% en Seine-et-Marne, selon les données recueillies par Covid Tracker. Là encore, l’Aube et le Var font tâche. Avec leurs taux d’occupation respectifs de 125% et 112%, ils dépassent certains voisins confinés comme le Val-d’Oise, l’Eure, ou encore… Paris.

Miraculés du confinement ou erreur de calcul ? Une chose est sûre, malgré ces indicateurs préoccupants, ils ont bien échappé aux nouvelles mesures gouvernementales. Pourtant, certains départements s’attendent à être les prochains sur la liste. Le Premier ministre a d’ailleurs précisé que les mesures de confinement pourraient être étendues “à d’autres parties du territoire”. 

Vers une extension des mesures ?

En Bourgogne Franche-Comté, l’heure est au bilan après la hausse fulgurante du taux d’incidence dans le Territoire de Belfort. En 13 jours, il est passé de 82 à 320. “Le taux d’incidence est particulièrement volatile pour le département du Territoire de Belfort car il est rapporté à 100.000 habitants, tandis que ce département n’en compte que 150.000, précise l’Agence régionale de Santé à France 3 Bourgogne Franche-Comté. Cette évolution, comme ailleurs dans la région [...] témoigne d’un net rebond de l’épidémie.”

L’Orne, de son côté, a tout juste dépassé le seuil de 250. Pourtant, de fortes disparités sont visibles dans le territoire. Dans le quartier de L’Aigle, le taux d’incidence dépasse les 500 contaminations, soit le double du seuil d’alerte. Cet indicateur préoccupant serait dû à sa proximité avec la région parisienne. Les autorités ont appelé, vendredi, à la "responsabilité" des habitants. “Nous ne sommes pas encore en zone de confinement, mais si les chiffres perduraient, il serait envisageable que nous puissions y basculer”, a mis en garde Julien Miniconi, sous-préfet de Mortagne, au micro de France Bleu Normandie.

Brianne Cousin

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