Conflit au Tigré : l'ONU demande une enquête sur de possibles "crimes de guerre"
Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a demandé une enquête sur de possibles "crimes de guerre et crimes contre l'humanité" dans la région éthiopienne du Tigré, en Afrique de l'Est. Depuis plusieurs mois, cette zone est le théâtre d'affrontements entre l'armée du gouvernement et les autorités locales.
La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a demandé une "enquête objective et indépendante" dans la région éthiopienne du Tigré, en Afrique de l'Est, craignant de "graves violations" des droits humains par les armées éthiopienne et érythréenne, susceptibles de constituer des "crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".
Le bureau de la Haute-Commissaire a notamment "réussi à corroborer des informations sur certains incidents survenus en novembre de l'année dernière, indiquant des bombardements aveugles dans les villes de Mekele, Humera et Adigrat dans la région du Tigré". Cette région du nord de l'Éthiopie, à la frontière avec l'Érythrée, est depuis plusieurs mois le théâtre de violents affrontements entre l'armée, envoyée par le gouvernement, et les autorités locales, issus d'une minorité ethnique.
Michelle Bachelet a également indiqué disposer d'"informations faisant état de graves violations et abus, incluant des massacres à Aksoum et à Dengelat dans le centre du Tigré par les forces armées érythréenne". "De graves violations du droit international, pouvant être assimilées à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, peuvent avoir été commises", relève le communiqué de l'ONU.
Depuis la fin du mois de novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré la fin de l'opération militaire dans la région, avec la prise de la capitale, Mekele. Mais plusieurs massacres de masse ont été documentés par des survivants originaires de la région, et demeurent niés par le gouvernement éthiopien.