Bicentenaire de Napoléon : Macron annonce une célébration, sur fond de querelles

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, Jean-Louis David - Libre de droits

Emmanuel Macron a fait savoir, ce mercredi 10 mars, son intention de participer aux commémorations du bicentenaire de la mort de Napoléon. Le président de la République avance en terrain miné puisqu’une partie de l’intelligentsia le somme de renoncer à tout hommage. 

"C'est une figure majeure de notre histoire et évidemment qu'il y aura une commémoration par le président de la République", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ce mercredi 10 mars. Emmanuel Macron renvoie donc dans les cordes les pourfendeurs de Napoléon, mort le 5 mai 1821, opposés au principe de la commémoration de son bicentenaire. Mais rien n’est encore dit sur l’ampleur des célébrations, et le Président pourrait être tenté par le service minimum, comme Jacques Chirac lors des commémorations d’Austerlitz en 2005. Car le débat fait toujours rage autour de l'hommage à donner à la personnalité historique préférée des Français

"Le fossoyeur de la République"

Au rang des opposants, Alexis Corbière (France Insoumise), qui a détaillé sa position dans une tribune au Figaro : "La République ne peut pas rendre un hommage officiel à celui qui en a été le fossoyeur en mettant fin à la première expérience républicaine de notre histoire pour créer un régime autoritaire. (…) Il liquide même des avancées révolutionnaires en matière de droit civil par un encadrement sévère du divorce qui le rend très difficile à obtenir, la réintroduction de discriminations contre les enfants naturels, la réaffirmation de la toute-puissance paternelle et de la situation de mineure juridique pour les femmes." Autre critique régulièrement relayée, Bonaparte a rétabli l’esclavage en 1802 après son abolition sous la Révolution.

"Il incarne à lui seul la puissance de l'intégration à la française"

Autre tribune et avis contraire, et c’est Julien Aubert qui a pris la plume cette fois pour le JDD. Il faut célébrer l’empereur car "la France d'aujourd'hui porte encore les traces de son œuvre : le code civil, le code pénal, le corps préfectoral, le Conseil d'État, la Cour des comptes, la Légion d'honneur, l'université, le baccalauréat, l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, la Banque de France... (…) Il incarne à lui seul la puissance de l'intégration à la française. Lui qui à un an près serait né génois, élevé dans la langue corse, il a subi les moqueries de ses condisciples de l'école militaire de Brienne (…) [a] toujours [fait] le choix de la France jusqu'à la symboliser à lui tout seul."

La commémoration est prévue le 5 mai. Le lieu et sa symbolique n'ont pas été encore fixés mais il y a fort à parier qu'ils ne manqueront pas d'enflammer les débats.

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