Le vaccin AstraZeneca est "sûr" et "efficace", affirme l'Agence européenne des médicaments
"Le vaccin AstraZeneca est sûr et efficace contre le Covid-19", a déclaré l'Agence européenne des médicaments ce jeudi 18 mars. Plusieurs pays ont suspendu le vaccin contre le Covid-19 alors que des cas de caillots sanguins chez des patients vaccinés ont été décelés. La vaccination devrait reprendre.
Le vaccin AstraZeneca est "sûr et efficace" a déclaré l'Agence européenne des médicaments (EMA), ce jeudi 18 mars lors d'une conférence de presse. Cet avis était très attendu alors que plusieurs pays ont suspendu le vaccin après avoir constaté la formation de caillots sanguins chez une trentaine de patients vaccinés. En France notamment, la campagne de vaccination est ralentie depuis la suspension du vaccin ce lundi.
"Il n'y a pas de risque plus élevé de caillots sanguins"
L'Agence européenne des médicaments a finalement affirmé que le vaccin AstraZeneca n'est "pas associé" à un risque plus élevé de caillots sanguins. L'EMA se veut rassurante en déclarant que "les bénéfices" de ce vaccin sont "largement supérieurs aux risques".
L'EMA s'est déjà exprimée ce mardi et a estimé que le vaccin est sûr et recommandé dans les campagnes de vaccination. L'Organisation mondiale de la santé avait suivi cette ligne : "Pour le moment, l'OMS considère que les avantages du vaccin d'AstraZeneca l'emportent sur ses risques et recommande de poursuivre les vaccinations", conclut-elle dans un communiqué publié ce mercredi.
Le régulateur britannique de la santé a également affirmé quelques heures avant la conférence de presse de l'EMA “qu’aucun lien n’a été trouvé entre le vaccin AstraZeneca et la formation de caillots sanguins”. Le régulateur britannique a dressé le même constat pour le vaccin Pfizer et a ajouté que les incidents relatifs à ces caillots sanguins concernent aussi bien les gens vaccinés que ceux qui n’ont pas reçu de vaccin anti-Covid.
De nombreux revers pour AstraZeneca
Depuis quelques semaines, le vaccin suédo-britannique subit une série de déconvenues. L'entreprise accuse de sérieux retards de livraison. Samedi, AstraZeneca a annoncé qu'elle devrait livrer moins de vaccins que promis à l'Union européenne d'ici juin.
S'y ajoute donc cette trentaine de cas de thromboses (formation de caillots sanguins) détectés chez des patients vaccinés, causant même plusieurs décès. Un lien avéré entre le vaccin et ces cas n'a cependant pas été démontré. L'Agence européenne des médicaments a aussi ajouté des allergies sévères aux possibles effets secondaires, après que des réactions de ce type ont été identifiées au Royaume-Uni.
En réaction, pas moins de 13 pays européens avaient suspendu le vaccin AstraZeneca : le Danemark, la Norvège, la Bulgarie, l'Islande, l'Irlande, les Pays-Bas, l'Allemagne, la France, l'Italie, la Slovénie, l'Espagne, le Portugal et la Lettonie.
Dans cette lignée, Emmanuel Macron avait lui décidé de sa suspension ce lundi 15 mars en attendant l'avis de l'EMA, "par précaution", alors que l'exécutif a pourtant affirmé auparavant sa confiance dans le vaccin. Ce jeudi matin encore, l'Espagne annonçait ouvrir une enquête après trois cas de personnes vaccinées ayant souffert de la formation de caillots sanguins, dont l'une est décédée.
Quelques pays affirmaient cependant leur décision de continuer à utiliser le vaccin, comme le Royaume-Uni, où 11 millions de personnes ont été vaccinées avec ce produit. Chez nos voisins belges également, interrogée sur RTL Info, Christie Morreale, la ministre de la Santé du gouvernement wallon, a déclaré : " On a toujours fait confiance aux médecins. Nous nous fions à eux."
Une étude norvégienne contredit l'EMA
Avec la décision de l'EMA, l'entreprise suédo-britannique pensait pouvoir souffler. Une étude venue de Norvège, parue ce jeudi 18 mars, joue les troubles fête. Les chercheurs de l'hôpital universitaire d'Oslo aurait établi un lien entre le vaccin Astra Zeneca et la formation de caillots sanguins chez trois patients norvégiens, comme le révèle Le Monde. "Ces patients ont développé une forte réponse immunitaire, ce qui a conduit à la formation d’anticorps, qui peuvent affecter les plaquettes et ainsi provoquer un thrombus.", résume l'un des chercheurs.
Le Bouillon
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