Uber reconnaît le statut de salarié à ses chauffeurs britanniques
L'entreprise américaine de réservation de voitures va octroyer le statut de salariés à ses 70.000 chauffeurs au Royaume-Uni. Une première mondiale pour ces employés qui étaient jusqu'ici considérés comme des travailleurs indépendants.
Le géant américain de services de transport Uber a annoncé dans un communiqué reconnaître à ses 70.000 chauffeurs britanniques un statut de salarié à partir de ce mercredi 17 mars. Les conducteurs étaient jusqu'ici considérés comme des travailleurs indépendants. C'est une première mondiale pour Uber et un chamboulement du modèle de fonctionnement des plateformes numériques.
Un salaire minimum, des congés payés et le droit de cotiser à un plan d'épargne-retraite. Voici les acquis des 70.000 chauffeurs Uber britanniques depuis ce mercredi 17 mars. Le géant américain a fini par accorder le statut de salarié à ses conducteurs après une défaite devant la Cour suprême britannique le 19 février. La plus haute juridiction britannique avait donné raison à une vingtaine de travailleurs indépendants en estimant que les chauffeurs pouvaient être considérés comme des "workers" et donc bénéficier de droits sociaux.
Uber regarderait marché par marché comment faire évoluer son modèle
Au Royaume-Uni, Uber explique que l’ensemble de ses conducteurs souhaitait pouvoir bénéficier de ces avantages, du statut de travailleur, tout en conservant de la flexibilité dans leurs conditions de travail. Ils pourront continuer à travailler sur commande. Uber n'a pas dévoilé le coût de ces mesures mais elles pourraient fragiliser les finances de la société de réservation de transports avec chauffeur qui n'est pas encore rentable à l'international. Cette décision évite à l'entreprise d'avoir affaire à la justice qui aurait pu être saisie par les chauffeurs.
Même si le geste se limite pour l'instant au Royaume-Uni, Uber chercherait à faire évoluer son modèle dans la plupart de ses marchés. Le directeur général, Dara Khosrowshahi, avait fait des propositions aux syndicats et gouvernements européens en février. En Europe, cette décision pourrait en entraîner d'autres visant à mieux encadrer les travailleurs indépendants des plateformes numériques. Jeudi 11 mars, le gouvernement espagnol avait par exemple annoncé une modification de son code du travail afin de considérer automatiquement les livreurs à domicile de ces plateformes comme des salariés.
Le Bouillon