Covid-19 : une association demande à assouplir les règles dans les Ehpad

À l'heure actuelle, les résidents des Ehpad ne peuvent pas recevoir leur famille ou sortir des établissements. Photo : sabinevanerp

Romain Gizolme, directeur de l’Association des directeurs au services des personnes âgées (AD-PA) souhaite assouplir les règles sanitaires en vigueur dans les Ehpad. À l’heure où quatre résidents sur cinq ont au moins reçu une première dose de vaccin, il alerte sur les risques psychiques du confinement.

Quatre résidents en Ehpad sur cinq au moins ont reçu leur première dose de vaccin contre le Covid-19. Suite à ces chiffres encourageants, Romain Gizolme, directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a appelé le gouvernement à assouplir le protocole sanitaire dans les Ehpad, au micro de Franceinfo, ce mercredi 3 mars.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 il y a près d’un an, les 700.000 résidents des Ehpads sont soumis à des règles de distanciation. Romain Gizolme milite, entre autres, pour qu’ils puissent sortir à l’extérieur des établissements, ou recevoir leur famille à l’intérieur. Et pourquoi ne pas rétablir le contact physique entre les personnes âgées et les familles ? À condition, bien sûr, de conserver certaines mesures, comme le lavage des mains. 

Pour lui, les restrictions sanitaires ont indéniablement un impact sur la santé psychique des résidents : “Ces personnes âgées, là où tous les Français peuvent se promener toute la journée en ville jusqu’à 18 heures, ne le peuvent pas si elles suivent le protocole du ministère.” Avant de rappeler que le confinement des résidents en Ehpad a commencé plus tôt et a duré plus longtemps que celui du reste de la population.

“On a perdu un an de notre vie”

Ce n’est pas la première fois que l’AD-PA s’inquiète des conséquences psychologiques du confinement sur les personnes âgées en Ehpad. Le 31 octobre 2020 déjà, Pascal Champvert, président de la même association, plaidait pour un assouplissement des mesures sanitaires, dans un article publié par Franceinfo. “Il faut protéger sans isoler, argumente-t-il. Il faut toujours avoir en tête que les résidents qui vivent dans des établissements de santé sont des citoyens français. Personne ne fera des établissements des lieux dans lesquels le virus n’entrera jamais. Parce que pour que le virus n’entre pas, il faut qu’aucun être humain n’entre. Et ça, c’est insupportable.”

Ces revendications sont également portées par l’association Citoyennâge, soutenue par l’AD-PA. “On a perdu un an de notre vie”, a regretté Philippe Wender, 83 ans, président de l’association, lors d’une conférence de presse le 12 février dernier. Dans le journal gratuit de l’association, certaines personnes âgées ont pu s’exprimer sur leurs conditions de vie, et leur santé psychique. Leur point commun : un regret de ne pas être considérés comme des “citoyens”.

Afin de soutenir les résidents en Ehpad, l’AD-PA demande la création d’un dispositif de soutien psychologique similaire à celui mis en place pour les jeunes. Tout en rappelant que l’État avait alloué des budgets supplémentaires pour renforcer les temps de soutien psychologique au sein des établissements pour personnes âgées, l’association milite pour que le dispositif soit étendu au secteur de l’aide à domicile, “tant pour les personnes âgées qui connaissent des situations d’isolement très importantes que pour les professionnels qui les accompagnent et vivent des situations d’épuisement”.

Brianne Cousin

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