États-Unis : pourquoi l'Iran refuse les négociations ?

Joe Biden s'est dit prêt à entamer des négociations avec l'Iran pour revenir dans l'accord de 2015 sur le nucléaire. Une invitation que Téhéran a refusé.

Revenir dans l'accord de 2015 avec l'Iran était l'une des promesses de campagne du président américain Joe Biden. Cet accord a été signé en juillet 2015 à Vienne entre la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis. Son objectif était d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.

En 2018, Donald Trump a décidé de s'en retirer, jugeant que l'Iran ne respectait pas suffisamment les termes de l'accord. En échange d'une levée progressive des sanctions internationales, l'accord prévoyait que Téhéran réduise ses recherches en vue de se doter de l'arme nucléaire. Dans le but de rétablir l'accord, Joe Biden s'est dit prêt à engager une discussion avec l'Iran. Une invitation qui a été balayée d'un revers de la main.

Bras de fer entre l'Iran et les Etats-Unis

Des points de discorde subsistent entre les États-Unis et l'Iran pour revenir dans l'accord. Washington refuse de lever les sanctions en vigueur, durcies par Donald Trump, et Téhéran s'oppose à toute négociation tant que ces sanctions ne sont pas supprimées. Lors du mandat du dernier président américain, l'Iran avait riposté en s'affranchissant de ses engagements et en intensifiant sa course à l'armement nucléaire.

Téhéran a donc repris son enrichissement nucléaire et se rapproche désormais du seuil nucléaire, ce qui lui permettrait de se doter en armes nucléaires. Le 22 février, l'ayatollah Ali Khamenei a annoncé sur la télévision d'État que "le seuil d’enrichissement de l’uranium en Iran ne sera pas limité à 20%". Et d’ajouter : "nous l’augmenterons à n’importe quel niveau nécessaire pour le pays (...). Nous pourrions le porter à 60 %."

Contexte régional explosif

Les tensions entre l'Iran et les États-Unis sont encore nombreuses et loin d'être apaisées. En réponse à des attaques anti-américaines en Irak, Joe Biden a lancé des frappes à destination de milices pro-iraniennes en Syrie. "Vous ne pouvez agir en toute impunité, faites attention", a déclaré le président américain. Téhéran a également refusé toute inspection des agents de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), une décision qui n'a pas manqué de reporter les négociations à plus tard.

Bessma Sikouk