AstraZeneca : plusieurs pays européens, dont la France, suspendent la vaccination
Alors que plusieurs pays comme la France, l'Italie ou encore l'Allemagne et l'Espagne ont suspendu la vaccination AstraZeneca ce lundi 15 septembre, l'OMS appelle à poursuivre la vaccination avec le sérum soupçonné d'être responsable d'effets secondaires.
L'AstraZeneca continue de susciter une confiance variable au sein de l'Union européenne. La France, l’Allemagne, l'Espagne et l'Italie ont choisi, lundi 15 mars, de suspendre le sérum AstraZeneca, rejoignant ainsi le Danemark, la Norvège, l’Islande, la Bulgarie, l’Irlande et les Pays-Bas. Et ce alors que l'OMS a fait part le même jour de sa confiance dans le vaccin, tandis que l'Agence européenne des médicaments (AME), qui examinera le dossier cette semaine, a réaffirmé que ses bénéfices l'emportaient pour l'instant sur les possibles effets indésirables. Le président français Emmanuel Macron a annoncé "suspendre" dans l'attente de l'avis rendu et espère "reprendre au plus vite" si les conclusions scientifiques le permettent. Une décision prise quelques minutes après l'Allemagne...
L’institut médical Paul-Ehrlich, qui conseille le gouvernement allemand, "a estimé que d’autres examens (sont) nécessaires" après que de potentiels effets secondaires - caillots sanguins et hémorragies cutanées notamment - ont été rapportés. En Italie, c'est l'agence du médicament Aifa qui a décidé d'étendre son interdiction sur tout le territoire, après la mort d'un professeur de clarinette décédé dans le Piémont quelques heures après avoir été vacciné. Une enquête est en cours.
La France et l'Espagne ont adopté la même mesure un peu plus tard dans la journée de lundi dans l'attente de l'avis de l'Agence européenne des médicaments (AME), qui sera rendu jeudi. Le Royaume-Uni, dont près de 11 millions de citoyens ont été vaccinés, a lui déclaré qu’il n’y avait aucune inquiétude à avoir, tandis que la Pologne a fait savoir que les avantages l’emportaient sur les risques.
L'AME rassurante
La semaine passée, l'AME a considéré qu’il n’existait pas de lien établi entre le vaccin et les cas signalés de troubles de la coagulation. Elle a annoncé, lundi, qu'elle tiendrait une "réunion extraordinaire" jeudi après la suspension. "Alors que son enquête est en cours, l'EMA reste actuellement d'avis que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur les risques d'effets secondaires", a souligné le régulateur européen dans un communiqué.
"Nous ne voulons pas que les gens paniquent et, pour le moment, nous recommandons que les pays continuent de vacciner avec AstraZeneca", a déclaré de son côté Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la Santé, lors d'une conférence de presse à Genève. L'OMS réunira, mardi, son groupe d'experts sur la vaccination pour étudier la sécurité du vaccin AstraZeneca. "Le Groupe consultatif d'experts de l'OMS sur la vaccination a examiné les données et est en contact étroit avec l'Agence européenne des médicaments. Et nous nous réunirons demain", a expliqué en conférence de presse Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'organisation.
De nombreux revers pour AstraZeneca
Malgré l'absence avérée de lien entre les problèmes de coagulation observés et le vaccin, le laboratoire suédo-britannique enchaîne les déboires. D'abord, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a ajouté des allergies sévères aux possibles effets secondaires du vaccin la semaine dernière.
L'entreprise accuse par ailleurs de sérieux retards de livraison : samedi 13 mars, AstraZeneca a annoncé qu'elle devrait livrer moins de vaccins que promis à l'Union européenne d'ici juin. Selon les propos de la ministre française déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, interviewée par la station Radio J, le groupe engage sa responsabilité avec "seulement 25% des doses livrées" à la fin du premier trimestre 2021.
Le Bouillon