Paris-Nice : Maximilian Schachman détrône le favori Primoz Roglic, tombé deux fois
Au terme d'une course complètement folle, le Slovène archifavori Primoz Roglic a tout perdu ce dimanche 14 mars sur les routes du Paris-Nice en chutant deux fois, après une semaine jusque-là sans faute et trois victoires d'étape magistrales. En embuscade toute la semaine, l'Allemand Maximilian Schachman a sauté sur l'occasion et réalisé un beau doublé après sa victoire en 2020.
Ce dimanche ne devait être qu'une formalité pour Primoz Roglic, vainqueur du dernier Tour d'Espagne et cador de la discipline. Depuis le départ de ce Paris-Nice, il affiche une éclatante supériorité physique. Mercredi 10 mars, jour de la 4e étape, il s'envole seul à 3km de l'arrivée, dans la bosse finale vers Chiroubles dans le Rhône. 12 secondes d'avance sur ses concurrents à l'arrivée, pour renforcer l'écart acquis au contre-la-montre de la veille. Vendredi 12 mars, il écrase encore ses concurrents et emporte le sprint en haut de la côte de Biot dans les Alpes-Maritimes.
Samedi 13, son triomphe semble assuré lorsqu'il lève les bras au sommet du Col de la Colmiane. Après une accélération infernale, il double dans les derniers mètres d'une ascension de 16km à 6,3% de pente moyenne le jeune Suisse Gino Mader, échappé depuis le départ, qui pense avoir étape gagnée. Le garçon de 24 ans est inconsolable, dégouté face à un Roglic imprenable, dont on aurait pu penser qu'il lui laisserait la victoire. "Il se sent le plus fort, il veut tout gagner", résume à l'arrivée le français Kenny Elisonde qui a accompagné Gino Mader dans son échappée.
Schachman vainqueur surprise
Il veut tout gagner, mais a tout perdu. Une chute en début de la courte étape (92km) de ce dimanche 14 mars fait trembler le costaud, son cuissard arraché dévoilant une brûlure impressionnante sur la cuisse. Quelques kilomètres plus tard, la caméra de télévision révèle aux spectateurs que le champion n'est plus dans le peloton, distancé en pleine descente. On apprendra à la fin de l'étape qu'il est tombé une seconde fois. Ses efforts ne lui permettent pas de revenir au sein du peloton.
Il ne reste alors plus à Maximilian Schachman, pointé à 52 secondes de Roglic au début de l'étape, qu'à résister aux incessantes attaques d'Aleksander Vlasov et d'Ion Izaguirre, futurs numéros deux et trois au classement général. Troisième lors de l'étape reine de samedi, deuxième derrière Roglic à Chiroubles en milieu de semaine, Schachman était en embuscade et a parfaitement tenu son rôle de leader dans les dernières dizaines de kilomètres d'une course haletante. Le grimpeur-rouleur allemand de 27 ans de la formation Bora Hansgrohe confirme son statut de leader pour les courses à étapes.
Pour Roglic, la désillusion est grande alors que le scénario ressemble à celui du dernier Tour de France, où il avait perdu à la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées, battu par son jeune compatriote Tadej Pogacar dans un contre-la-montre d'anthologie sur les pentes de la Planche des Belles Filles.
Anthony Perez, maillot à pois du meilleur grimpeur
Côté français, l'équipe Groupama-FDJ testait cette semaine son dispositif "Tour de France", partagé entre David Gaudu pour la montagne et le champion de France Arnaud Démare pour le sprint. Tous deux ont déçu. Gaudu distancé samedi en montagne a abandonné ce dimanche sur chute et Démare n'a pas remporté d'étape, pas encore revenu au niveau qu'on peut attendre de lui après sa magnifique saison 2020 et ses 4 victoires d'étapes au dernier Tour d'Italie.
Guillaume Martin (6e du général) et Christophe Laporte de l'équipe Cofidis se sont montrés sous de biens meilleures dispositions, sans toutefois remporter d'étape. Leur coéquipier Anthony Perez remporte le maillot à pois du meilleur grimpeur de ce Paris-Nice 2021.
LIRE AUSSI >> le bilan sportif du week-end des 13 et 14 mars.