Navalny : après l’ONU et l’UE, les États-Unis ciblent à leur tour la Russie
Les États-Unis annoncé ce mardi 2 mars des sanctions à l’encontre de sept hauts responsables russes, en représailles à l’empoisonnement et l’emprisonnement de l’activiste et opposant russe Alexeï Navalny.
Les États-Unis ont annoncé mardi 2 mars des sanctions à l’encontre de plusieurs responsables russes, jugeant Moscou à l'origine de l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny.
« La communauté du renseignement estime avec un haut degré de confiance que des responsables des services de sécurité russes (FSB) ont utilisé un agent innervant connu sous le nom de Novitchok pour empoisonner le leader de l'opposition russe Alexeï Navalny le 20 août 2020 », a indiqué à l’AFP un responsable américain qui a requis l'anonymat.
Ces sanctions, qui visent en particulier sept hauts responsables, ont été prises « en concertation étroite avec nos partenaires de l’UE » et sont « un signal clair » envoyé à Moscou, a-t-il ajouté. Dans une action coordonnée avec l’Union européenne, les États-Unis ont renouvelé leur demande de libération d’Alexeï Navalny, arrêté en janvier à son retour à Moscou.
Fin août dernier, l’activiste russe Alexeï Navalny a passé plusieurs semaines dans un hôpital en Allemagne, après avoir été victime d’un empoisonnement « par une substance de type Novitchok », un produit neurotoxique développé à des fins militaires à l’époque soviétique. À son retour, l'opposant de 44 ans a été immédiatement arrêté par le régime russe, condamné à deux ans et demi de prison et envoyé en détention à l’est de Moscou.
La Russie déjà visée par l'ONU et l'UE
L’annonce des États-Unis fait suite à la demande de l’ONU du lundi 1er mars concernant l'ouverture d'une enquête sur la responsabilité de la Russie dans l’affaire. D’après Agnès Callamard, rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires auprès des Nations unies, « la Russie est responsable de la tentative d’assassinat arbitraire d’Alexeï Navalny ». Dans Les Echos, elle a notamment pointé du doigt une « implication très probable de représentants du gouvernement ».
Lundi 1er mars, l’Union européenne a également annoncé officiellement la prise de sanctions à l’encontre de quatre hauts fonctionnaires russes, impliqués dans les procédures judiciaires engagées contre Alexeï Navalny.
Les sanctions américaines sont, quant à elles, les premières annoncées par l’administration Biden contre la Russie et tranchent déjà avec la politique de son prédécesseur Donald Trump.
Rachel Rodrigues