Birmanie : des crimes contre l'humanité probables, selon l'ONU
Le principal expert indépendant mandaté par l'ONU en Birmanie confirme qu'il y a "de plus en plus de preuves" que la junte commette "probablement des crimes contre l'humanité" depuis son coup d'État le 1er février 2021.
C'est une accusation lourde venant de la plus haute instance internationale : Thomas Andrews, rapporteur mandaté par les Nations Unies (ONU) en Birmanie après le coup d'État de la junte le 1er février, a affirmé qu'il y a "de plus en plus de preuves" que l'armée commette "probablement des crimes contre l'humanité, y compris des meurtres, des disparitions forcées, des persécutions, de la torture et des incarcérations en violation des règles fondamentales du droit international".
2.000 prisonniers et 70 morts
Il a estimé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, qu'à ce jour, 70 personnes ont été tuées dans la violente répression menée contre les manifestants qui réclament le retour à la démocratie. Jeudi 11 mars, 8 personnes ont été tuées dans les manifestations. En tout, environ 2.000 opposants sont emprisonnés. Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres demandait à la junte militaire d'avoir "de plus en plus conscience qu'il est absolument essentiel de libérer tous les prisonniers".
Pour qu'il y ait crime contre l'humanité, il faut que les attaques soient d'ampleur ou systématiques contre une population civile. Selon Thomas Andrews, les crimes commis en Birmanie font partie d'une campagne coordonnée et visent bien les civils.
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