"Emprise" et "sentiment de honte" : Nathalie Collin, qui accuse Jean-Michel Baylet de viol, s'exprime
Dans un entretien accordé à l'AFP, la femme d'affaires Nathalie Collin, qui accuse l'ancien ministre Jean-Michel Baylet de viol lorsqu'elle avait 12 ans, assure avoir longtemps attendu avant de porter plainte et veut que la honte "change de camp".
"Je veux que la honte change de camp. Je n'ai plus que la parole pour guérir." Nathalie Collin, 52 ans, femme d'affaires et ancienne directrice générale du titre de presse L'Obs, accuse le patron de presse et ancien ministre Jean-Michel Baylet de l'avoir violée à l'âge de 12 ans. Dans un entretien à l'AFP, le premier depuis la révélation de l'affaire, elle confirme avoir longtemps nié les faits et refusé de porter plainte. "Je n'en étais pas capable", précise-t-elle en évoquant "l'emprise" de celui qu'elle désigne par ses seules initiales "JMB". "C'est long de se réconcilier avec la petite fille que l'on a été et de lui accorder ce statut de victime", plaide Nathalie Collin.
Un signalement il y a dix ans
Il y a dix ans, une ancienne relation de la famille Baylet avait dénoncé des faits de viols présumés commis par Jean-Michel Baylet sur Nathalie Collin au procureur de Montauban. Entendue, elle avait alors affirmé qu'il ne s'était rien passé. "Mais c'était faux, je n'étais simplement pas prête", explique-t-elle aujourd'hui. "On est pétrie de culpabilité, de honte et que la révélation est une menace pour l'équilibre de la famille." Pourtant, il y a quatre ans, Nathalie Collin assure avoir tout déballé à sa famille et envoyé un texto à Jean-Michel Baylet pour "expliquer et qualifier les faits". "Il m'a répondu 15 jours plus tard par un SMS : Mais qui es-tu?", détaille-t-elle.
L'avocat de Jean-Michel Baylet conteste les faits
Contacté mardi par l'AFP, l'avocat de Jean-Michel Baylet, Jean-Yves Dupeux, n'a pas répondu aux sollicitations. En juin, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "viols" et "agressions sexuelles" sur mineur de moins de 15 ans. L'ancien ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales a été entendu en février 2021 par la brigade de protection des mineurs. Jean-Yves Dupeux avait assuré que son client contestait les faits.