Assurance-chômage : le nouvel agenda de l'exécutif
Recalcul, dégressivité, six mois d'activité minimum... Les conditions d'accès aux indemnités de chômage vont être progressivement durcies à partir du 1er juillet.
La réforme de l'assurance-chômage devait initialement entrer en vigueur entre novembre 2019 et avril 2020. Crise sanitaire oblige, la mise en application a été successivement reportée depuis près d'un an. Après un entretien avec la ministre du Travail, Elisabeth Borne, les syndicats viennent d'annoncer une mise en œuvre partielle de la réforme à partir du mois de juillet. Quelles seront les conséquences pour les chômeurs dans les prochains mois ?
Juillet : nouveau calcul des indemnités journalières
C'est cette mesure qui sera mise en œuvre dès le 1er juillet. Très critiquée par l'ensemble des syndicats de salariés, elle modifie la façon dont l'indemnité journalière des chômeurs est calculée et ainsi, le montant de leur allocation. Actuellement, l'indemnité n'est calculée que sur la base des jours effectivement travaillés. À partir du mois de juillet, elle sera recalculée en fonction des jours travaillés et des jours chômés. Cela va particulièrement toucher les personnes ayant des contrats courts et ponctuels. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé sur les réseaux sociaux une réforme "moins dure que le projet initial", mais qui demeure "injuste" et "anachronique".
Octobre : accès au chômage après six mois d'activité au lieu de quatre
Cette mesure entend restreindre l'ouverture des droits à l'allocation chômage : il faudra désormais avoir travaillé six mois sur les deux dernières années, contre quatre seulement auparavant. Si le gouvernement a acté le recalcul des indemnités, le durcissement de l'accès à l'indemnisation chômage ne sera pas mis en œuvre avant le 1er octobre au plus tôt, après une période d'évaluation du marché de l'emploi de six mois, à compter du 1er avril. Pour que cela soit acté, le gouvernement a fixé un objectif de 2,7 millions d'embauches, et 130.000 chômeurs de moins en catégorie A durant les six mois.
Octobre : indemnité dégressive au-dessus de 4.500 euros de salaire
Cette mesure devrait également être repoussée à une date ultérieure en fonction de l'amélioration du marché de l'emploi. Pour les salariés qui touchaient plus de 4.500 euros par mois lorsqu'ils étaient en emploi, une dégressivité sera instaurée dès le septième mois d'indemnisation : leur allocation mensuelle sera réduite de 30 %, avec un plancher fixé à 2.261 euros net. Le plafond maximal d'indemnités reste fixé à 6.615 euros net.
Marianne Chenou