Confinement à Paris : Hidalgo ajoute à la confusion
Entre Anne Hidalgo et son premier adjoint, deux voix discordantes se sont fait entendre. Leur désaccord ? La stratégie à adopter pour lutter contre le Covid-19. Aucune décision n'a, pour l'instant, été prise concernant la capitale.
La maire de Paris l'a affirmé, lundi 1er mars : un nouveau confinement de la capitale serait "inhumain" pour les Parisiens. Un constat en totale contradiction avec les propos de son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Quelques jours plus tôt, il militait pour une mesure stricte pendant trois semaines. Retour sur près d'une semaine de contradictions à la mairie de Paris.
Acte 1 : le premier adjoint propose un confinement de trois semaines
Déçu des annonces du Premier ministre, Jean Castex, le 25 février, le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a déclaré à franceinfo qu'il voulait recourir à un confinement strict, mais court, de trois semaines. Le but ? Permettre une réouverture des commerces à l'issue de cette fermeture générale. L'ensemble des départements d'Île-de-France sont placés en surveillance renforcée, en raison d'un taux d'incidence élevé : il dépasse les 300 cas pour 100.000 habitants dans tous les départements de la région, sauf dans les Yvelines. Interrogé par des internautes sur Twitter, Emmanuel Grégoire a déclaré que cette proposition "n'aurait de sens qu'à l'échelle de l'Île-de-France".
Rachida Dati, maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris a qualifié cette suggestion d' "aberrante" dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, au nom du groupe Changer Paris, principal groupe d'opposition municipale.
Acte 2 : face au tollé, le premier adjoint rétropédale
Sévèrement critiqué sur les réseaux sociaux, et peu soutenu par sa majorité municipale, le premier adjoint à la mairie de Paris revient sur ses dires, le lendemain matin, lors d'une conférence de presse. Il n'est plus du tout question de "proposer" une telle mesure au gouvernement. Emmanuel Grégoire évoque alors une "hypothèse" parmi d'autres, pour endiguer la reprise de l'épidémie sur le territoire.
Il a annoncé, lors de cette même intervention, une réunion avec les acteurs décisionnaires de la région, la préfecture et l'Agence régionale de santé (ARS), et que des propositions seraient faites par la suite. Parmi les mesures souhaitées, la "systématisation du télétravail" et une "accélération de la campagne de vaccination".
Acte 3 : Jean Castex évoque "des fadaises"
En déplacement au centre hospitalier de Nantes (Loire-Atlantique) le 26 février, le Premier ministre a réagi aux déclarations d'Emmanuel Grégoire de manière virulente : "Vous savez très bien qu'avec les variants, ce n'est pas possible. Il ne faut pas raconter des fadaises. Il ne faut jamais raconter des fadaises", a rétorqué Jean Castex, en évoquant l'objectif de rouvrir tous les commerces à l'issue d'un confinement de trois semaines strict.
Acte 4 : Anne Hidalgo déclare qu'un nouveau confinement serait "inhumain"
La maire de Paris a tenu une conférence de presse le 1er mars, dans laquelle elle est revenue sur la situation sanitaire dans la capitale et la petite couronne, après une réunion avec les différents maires d'arrondissement de la capitale, la préfecture de police et l'ARS. Elle considère la proposition de reconfiner ces territoires le week-end comme "difficile, dure, voire même inhumaine". "Plus on restreint les espaces publics et les temps d'aération pour les familles, moins on lutte contre le Covid", a assuré Anne Hidalgo. Elle a également précisé qu'elle et son équipe n'avaient "jamais proposé de reconfinement strict".
La maire de Paris a insisté sur les tests salivaires qui "nous permettent de tester plus vite et plus massivement les enfants des écoles touchées par le Covid-19", en souhaitant des dépistages répétés "tous les quinze jours". Aucune mesure n'a, pour l'heure, été annoncée par le gouvernement quant à d'éventuelles mesures supplémentaires à Paris ou en Île-de-France.
Marianne Chenou