Sénégal : l’opposant politique Ousmane Sonko jugé ce vendredi

Un lourd dispositif policier a été déployé dans les rues de Dakar, alors que l'opposant politique Ousmane Sonko s'apprête à être jugé. Photo : Kalyan Neelamraju.

L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko est jugé depuis ce vendredi 5 mars pour viol. Son arrestation, mercredi, a provoqué de violentes manifestations dans le pays, qui ont entraîné le décès d'au moins une personne.

L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a été présenté devant le juge vendredi 5 mars, à 9 heures (heure locale). Le leader du principal parti d’opposition, Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, est accusé d’avoir violé une employée d’un salon de beauté. Il est aussi entendu pour menaces de mort à l’encontre de cette même personne. Le député, qui réfute ces accusations, a été arrêté mercredi 3 mars pour "trouble à l’ordre public", alors que son immunité parlementaire avait été levée la semaine dernière. 

L'opposant crie au complot et accuse le président sénégalais Macky Sall de vouloir l’écarter de la prochaine présidentielle. Ousmane Sonko était arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019 et était pressenti pour être l’un des principaux candidats à celle de 2024. L’un de ses avocats, Me Bamba Cissé, redoute que son client ne soit écroué à l’issue de son audition.

La journée de vendredi s’annonce tendue. Un appel à manifester dans tout le pays a été lancé. La présidence sénégalaise et les bâtiments officiels du centre de Dakar ont été placés sous haute protection. Un important dispositif de police a aussi été mis en place autour du palais de justice.

Un mort dans les manifestations

Son arrestation a provoqué une vague de protestations dans tout le pays. Un jeune homme de vingt ans, Cheikh Coly, a été tué, jeudi 4 mars, à Bignona, dans le sud du Sénégal. Les manifestations "ont donné lieu à des actes regrettables de vandalisme et de violence, ayant malheureusement conduit à la mort d’un homme", a confirmé le gouvernement sénégalais. Un second décès, celui d’un adolescent, a été rapporté par un élu local à Yeumbeul, dans la périphérie de Dakar, mais sa mort n’a pas été confirmée officiellement.

Le décès de Cheikh Coly a provoqué la réaction de l’ONG Amnesty International. "Nous exigeons une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances du décès du jeune Cheikh Coly", a dénoncé sur Twitter le directeur d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama.

Jeudi soir, les locaux du quotidien Le Soleil et de la radio RFM, jugés proches du gouvernement, ont été attaqués par des manifestants. Deux télévisions privées, accusées d’attiser les violences, ont aussi été suspendues par les autorités.

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