Le procès d'Ulcan, hacker adepte de canulars violents, s'ouvre ce jeudi
Le hacker Ulcan avait fait du canular violent sa spécialité, provoquant même le décès d'une personne. Des journalistes de Rue 89 et Martine Aubry en avaient notamment fait les frais. Son procès s'ouvre ce jeudi 4 mars au tribunal correctionnel de Paris.
Ulcan, de son vrai nom Gregory Chelli, est un militant sioniste franco-israélien qui a défrayé la chronique à plusieurs reprises pour des canulars mortels, impliquant notamment des journalistes de Rue 89 et la maire de Lille, Martine Aubry. Bien qu'absent, il est jugé dès à partir de ce jeudi 4 mars au tribunal correctionnel de Paris pour cinq dossiers.
Le hacker, ex-membre de la Ligue de défense juive, est connu pour avoir ciblé toute personnalité publique ou journaliste qu'il jugeait anti-israélienne. Il réussissait à trouver leurs coordonnées personnelles grâce à des piratages et appelait les autorités pour de faux aveux ou dénonciations.
Canulars mortels et "swatting"
C'est le cas, par exemple, du journaliste Pierre Haski, ancien patron de Rue 89, qui a été réveillé par un appel de la police lui demandant de sortir de chez lui et de se rendre. Dans sa rue, tout est alors bloqué, plusieurs véhicules de police et de secours sont sur place. Il est accusé d'avoir tué sa femme... qui est bel et bien vivante. Pierre Haski et les autorités se rendent alors compte qu'ils ont été victime d'un "swatting", pratique qui consiste à appeler les forces de l'ordre et à leur signaler un faux crime.
Ce canular aurait pu avoir des conséquences dramatiques, d'autant plus que le journaliste était décrit par Ulcan comme dangereux et porteur d'arme. La raison de cette vengeance ? Un portrait qui avait déplu au hacker. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là.
Benoît Le Corre, aussi journaliste chez Rue 89 à ce moment-là, a été victime d'un canular qui, lui, a eu des conséquences tragiques. Ulcan a appelé ses parents en se faisant passer pour un policier et leur a annoncé la mort de leur fils, qui était lui aussi vivant. Le père est décédé quelques jours plus tard d'un infarctus. Cet acte fait l'objet d'une procédure à part.
Martine Aubry, autre victime d'Ulcan
Martine Aubry a également été dans le viseur du hacker. En 2014, Israël effectue une offensive contre Gaza. La maire de Lille décide alors de suspendre le jumelage avec une ville israélienne. En colère, Ulcan décide de se venger. Il appelle les gendarmes, se fait passer pour son mari et leur annonce qu'il a tué sa femme à coups de couteau. Les forces de l'ordre ont finalement contacté un élu de permanence et Martine Aubry, qui leur a confirmé qu'elle était bien vivante.
Cette longue liste de piratages de données et de canulars restent toutefois à prouver. Car même s'il a assumé ses actes à plusieurs reprises et en a relayé certains sur sa plateforme intitulée "ViolVocal", parfois en direct, difficile de retrouver ses traces. De plus, le hacker s'est réfugié en Israël, où il a obtenu la nationalité israélienne. Et même s'il est reconnu coupable, il y a peu de chance qu'il vienne purger une peine en France, sachant qu'aucun accord d'extradition n'existe entre les deux pays.